Une autre polémique autour de Démineurs ?

03-03-2010 - 09:41 - Par

DemineursBandeau

Le film de Kathryn Bigelow s’inspirerait de la vie d’un vrai soldat, qui a décidé de poursuivre les producteurs et le scénariste en justice.

RennerIl s’appelle Jeffrey Sarver, lieutenant dans l’armée américaine, et leader d’une équipe de démineurs. Hier, son avocat Geoffrey Fieger, a publié un communiqué dans lequel il précise que Sarver a décidé de poursuivre en justice l’équipe de DÉMINEURS, estimant que le film s’inspire de sa vie et que le héros, Will James, campé par Jeremy Renner, n’est qu’un décalque de lui-même. « Toutes les situations montrées dans le film, sont en fait des faits réels vécus par Sarver », tels qu’a pu les observer le scénariste Mark Boal. En effet, à l’origine, DÉMINEURS avait été publié en septembre 2005 sous forme d’article (« The Man in the Bomb Suit ») dans le magazine Playboy et pour lequel Boal avait suivi les exploits de vrais démineurs en Irak…

Jeffrey Sarver va plus loin puisqu’il prétend avoir, dans ses entretiens avec Boal, parlé de l’expression « Hurt Locker » (littéralement « armoire à souffrance ») pour décrire son travail. Une expression, qui en anglais, a plusieurs sens métaphoriques : une période d’immense tristesse, un lieu de souffrance, ou un lieu où le mal est tapi. L’avocat de Sarver pense poursuivre l’équipe pour avoir faussement laissé penser que les faits et personnages du film étaient fictifs, privant ainsi le lieutenant de toute rétribution financière.

Mark Boal

Mark Boal

Le Los Angeles Times, qui révèle ces informations n’est pas parvenu à joindre Geoffrey Fieger, mais a réussi à parler avec Mark Boal de ces allégations, qui les trouve infondées. « Je pense que Sarver est un soldat courageux et un mec bien. Comme beaucoup de marines, il s’identifie au film, mais Will James est un personnage fictif. DÉMINEURS est une œuvre de fiction inspirée de la vie de plusieurs personnes » assure-t-il. Selon lui, il n’a jamais cherché à obtenir les droits de la vie de Sarver afin d’avoir la liberté de transformer les faits réels que lui avaient rapportés les soldats postés en Irak. Il a toutefois conservé certains éléments de la vie de Sarver pour le film, comme cette habitude qu’il avait prise de conserver des parties de bombes sous son lit. « De nombreux soldats gardent des souvenirs » réplique Boal au Los Angeles Times. D’autres points du récit de DÉMINEURS sont également inspirés de faits réels, comme la toute première scène du film (« Cela arrive tous les jours dans la vie de ces gars-là »). Enfin, concernant le titre du film, Boal nie purement et simplement, répondant ironiquement que Sarver aurait tout aussi bien lui lancer « Vit libre ou meurt » : « Tout cela n’est que de l’argot militaire usé quotidiennement par ces hommes. J’ai entendu l’expression dans la bouche de nombreux autres soldats ». Le scénariste appuie enfin sur le fait qu’il a fait lire à Jeffrey Sarver le script de DÉMINEURS avant qu’il ne soit tourné « et il l’a aimé. Il m’a même invité à visiter une base du New Jersey où il était alors posté. »

Une conférence de presse devrait être donnée aujourd’hui par Geoffrey Fieger, une fois que la plainte sera déposée devant la justice du Michigan. Une plainte qui sonne comme une bonne vieille action vénale et opportuniste, alors que le film est nommé à neuf Oscars et a atteint les salles voilà plusieurs mois…

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