Canal + révèle ses prochaines fictions

Alors que le MIP TV débute dans trois jours à Cannes, Fabrice de la Patelliere, patron du développement des fictions chez Canal, a dévoilé ses plans d’avenir.

Depuis quelques années, Canal+ tente de donner un sérieux coup de pied dans la fourmilière de la fiction télé française. Si la plupart des essais a peu convaincu, à l’instar de BRAQUO, MAFIOSA ou LA COMMUNE, d’autres ont attisé notre appétit comme ENGRENAGES ou l’excellente PIGALLE. Alors que se profilent à l’horizon d’autres projets a priori intéressants, tel MAISON CLOSE ou LES BORGIA (développée par Tom Fontana, créateur de OZ), Canal+ n’a pas dit son dernier mot et prépare plus que jamais l’avenir, avec trois fictions radicalement différentes, toutes développées en anglais.

Fabrice de la Patelliere a ainsi révélé au magazine Variety que la chaîne produirait bientôt un spin-off en treize épisodes de XIII (mini-série avec Stephen Dorff et Val Kilmer diffusée fin 2008), écrite par Gil Grant (24 HEURES CHONO, NCIS) et réalisée par Duane Clark (LES EXPERTS). Tournage prévu cet automne.

Canal+ place également de grands espoirs dans un téléfilm en deux parties, LE VOL DES CIGOGNES, adapté du roman éponyme de Jean-Christophe Grangé, qui écrira lui-même le scénario, avant d’être relayé par un scénariste anglo-saxon pour l’adaptation du script en anglais.

Mais le projet qui nous intrigue le plus est sans doute LA PATROUILLE PERDUE, se déroulant durant la Première Guerre Mondiale, et mettant des soldats aux prises avec des événements surnaturels. Une série pour laquelle Canal+ est en contact avec « d’éminents scénaristes anglais et américains ».

Si les intentions de la chaîne cryptée sont hautement louables, nous restons quelque peu en proie au doute quant au modus operandi. La volonté de Canal de produire tous ces projets en anglais, avec des scénaristes américains ou britanniques, n’est-elle pas un terrible aveu d’échec quant au développement d’une écriture à la française ? Ne pourrait-on pas s’inspirer du système anglo-saxon (des équipes de scénaristes travaillant tous, sous la houlette d’un showrunner, au développement du récit), plutôt que d’en importer bêtement des représentants ? Avec PIGALLE, Canal+ avait pourtant prouvé que la fiction française pouvait s’épanouir via une personnalité propre, tout en lorgnant avec habileté vers l’efficacité américaine en la matière. Reste qu’en termes purement commerciaux, la stratégie de Canal+ a des raisons plus pragmatiques : produire en anglais facilite la vente de séries (souvent onéreuses) à l’étranger. Nous serions toutefois étonnés d’apprendre qu’il n’existe, dans l’Hexagone, aucun scénariste talentueux capable d’écrire dans la langue de Shakespeare…