Moneyball : le retour… en juillet

Annulé au dernier moment par Sony en juin dernier, MONEYBALL est de nouveau prêt à tourner… dans un obscur retournement de situation.

Rappel des faits : en juin dernier, Steven Soderbergh était fin prêt à tourner son MONEYBALL pour lequel il avait signé grâce à l’implication de son grand pote Brad Pitt. Et c’est en présentant à la bourre son script aux éxécutifs de Sony que les choses ont déraillé. Le travail rendu n’est pas ce qu’on attendait dans les bureaux des cols blancs. Au fil des nombreuses pages, le budget ne cessait de grimper, atteignant les 58 millions de dollars estimés. Qui plus est, Brad Pitt, attaché très tôt au projet, réclamait 15 millions pour en prendre la tête.

Pour un film sur le baseball et ses tactiques, ça commence à faire cher. Car MONEYBALL, c’est ça : une adaptation ambitieuse de « Moneyball : The art of Winning an Unfair Game » (Moneyball : l’art de gagner un jeu injuste), livre basé sur une histoire vraie, écrit par Michael M.Lewis et publié en 2003. Il y déroule l’histoire d’une équipe américaine de baseball qui pallie ses ennuis financiers en recherchant une technique imparable, voire mathématique, pour gagner ses matchs.

Avec un peu de chance, MONEYBALL devrait rameuter du public aux USA et au Japon, les deux pays où le baseball est l’un des sports les plus populaires. Mais Sony s’inquiète de ses scores à l’étranger : Brad Pitt et Steven Soderbergh sont des stars, mais le sont-il au point de cartonner avec un obscur film de sport dont les tactiques et les règles sont étrangères à 70% de la population mondiale ?

Le coût n’est pas le seul problème. Le scénario de Steven penche dangereusement vers l’arty, le docu-fiction tout sauf racoleur… « La version proposée n’était pas du tout en accord avec ce pourquoi on avait signé » raconte Amy Pascal, ponte de Sony, au Los Angeles Times à l’époque. « Il dramatisait des faits réels avec des témoignages de gens qui jouent leur propre rôle. Je donnerais tout pour travailler avec Steven, mais sur ce projet-là, impossible de s’accorder sur une même vision des choses ». En effet, le scénario initial donné en réécriture à Soderbergh baignait dans une certaine légèreté et ce ton était peu ou proue le seul élément que Amy pascal voulait voir conservé. Son personnage principal était relevé, épicé comme Ari Gold dans la série ENTOURAGE. Soderbergh, lui, avait purement et simplement supprimé tout élément comique, les avait troqués pour des interviews avec les protagonistes de l’époque et avait entrecoupé son film de fiction avec des images d’archives.

C’est donc l’ultimatum pour Soderbergh : si près du tournage, on ne lui demande même pas de réécrire le script. Sony lui propose en revanche de faire le tour des studios son MONEYBALL sous le bras pour voir si quelqu’un veut de son scénario, auquel cas Sony laissera partir le projet. Il a quelques jours. Même pas une semaine. S’il essuie des refus, le projet restera chez Sony, mais Soderbergh sera invité à s’en aller pour que le studio puisse confier le scénario et la réalisation à quelqu’un d’autre, quitte à prendre un an pour le remettre sur pied. Et c’est exactement ce qui se passe. Successivement Warner, pourtant producteur de la saga OCEAN’S, et Paramount déclinent. Soderbergh abdique.

Presqu’un an plus tard, voilà MONEYBALL redevenu une priorité pour Sony. Le film, pour lequel Brad Pitt est resté fidèle au poste, et pour lequel Jonah Hill (SUPERGRAVE) vient de signer (tu parles d’un élément comique), est annoncé pour tourner cet été.

Depuis décembre, on sait que c’est Bennett Miller (TRUMAN CAPOTE) qui le mettra en scène, sur un scénario budgeté à 43 millions de dollars, soit près de 15 millions de moins que l’estimation de celui de Soderbergh.

Selon certaines sources, Brad Pitt devrait s’asseoir sur son cachet initial de 15 millions et revoir ses ambitions à la baisse.
Récemment, la rumeur disait que l’acteur avait consenti à rester attaché à MONEYBALL si et seulement si Sony lui promettait le rôle principal de THE GIRL WITH THE DRAGON TATOO que David Fincher réalisera bientôt. Une rumeur aussitôt balayée quoiqu’elle ne serait pas si absurde que ça.