Banderas psychopathe vengeur pour Almodovar

Vingt ans après leur dernière collaboration, le pygmalion et son élève se retrouveront pour un film adapté d’un roman français tendance « vengeance limite boucherie ».

Depuis quelques années, Pedro Almodovar est devenu le cinéaste préféré des ménagères bourgeoises, et des cinéphiles amateurs d’expériences esthétiques et gentillettes. Oubliée la réputation sulfureuse de celui qui fut l’un des moteurs de la movida. Eh bien l’Espagnol risque d’en horrifier plus d’un puisqu’il se lancera cet été dans la réalisation de LA PIEL QUE HABITO (LA PEAU QUE J’HABITE, littéralement), adapté du roman « Mygale » publié par Thierry Jonquet en 1999, dix ans avant sa mort. Et pour l’occasion, il retrouvera Antonio Banderas, qu’il fit débuter en 1982 dans LE LABYRINTHE DES PASSIONS, et qu’il fit ensuite tourner quatre fois de plus dans MATADOR, LA LOI DU DÉSIR, FEMMES AU BORD DE LA CRISE DE NERFS et ATTACHE-MOI !

Dans le journal El Pais, le cinéaste a décrit LA PIEL QUE HABITO comme « une sorte de film d’horreur (…) un genre qui m’attire mais auquel je ne me suis jamais adonné. Mais je ne respecterai aucune règle ». Le scénario, qu’Almodovar a réécrit neuf fois avant d’en être satisfait, « est le plus dur » qu’il n’a « jamais pondu et le personnage de Banderas y est très brutal. (…) Un vrai psychopathe ». Tu m’étonnes : le roman de Jonquet met en scène Richard Lafargue, un chirurgien plastique qui enferme le violeur de sa fille dans son sous-sol et met à contribution sa connaissance de l’anatomie et de la chirurgie pour le torturer.

Quant à sa réunion avec Banderas vingt ans après ATTACHE-MOI, le réalisateur ibérique assure que le comédien « est resté exactement le même. Dès que l’on s’est revus, c’est comme si nous avions terminé ATTACHE-MOI la veille ». Une complicité qui devrait permettre à l’acteur de se lancer tête baissée dans une performance qu’on attend pour le moins flippante. Mettez déjà un billet sur la présence du film à Cannes en 2011. Polémique et cris horrifiés en vue. Nous, on signe tout de suite.

Source : El Pais, Hollywood Reporter