Coppola tacle la 3D

Le cinéaste, qui s’y connaît en la matière pour avoir réalisé CAPTAIN EO en relief il y a 25 piges, sort du bois pour bâcher la nouvelle mode hollywoodienne. Ouch.

Cela risque d’en toucher une aux exécutifs d’Hollywood sans faire bouger l’autre. Mais quand même. Francis Ford Coppola, qui vient de s’engager auprès d’un constructeur de projecteurs numériques, SIM2, clarifiant ainsi son opinion sur les nouvelles technologies (il adore), ne s’est pas privé pour s’en prendre ouvertement à l’hystérie collective concernant la 3D après le succès d’AVATAR. Sil trouve le film de James Cameron « fantastique », il a précisé à plusieurs journalistes américains (des propos rapportés par Electronic House) qu’il avait dû ses lunettes pendant la projection car « c’est juste crevant la 3D ».

Sur ce point, on ne le contredira pas : migraines, nausée, poids des lunettes… La 3D n’est pas la façon la plus confortable d’apprécier un film. Mais Coppola dit surtout ce que certains pensent tout bas : la 3D n’est qu’un prétexte pris par l’industrie « pour vous faire payer plus cher » le billet et n’aurait été embrassée par Hollywood qu’en raison du boom du numérique, qui facilite la fabrication du relief. La 3D actuelle ne serait donc pas une révolution ?

Non, triplement fois non. Car selon lui, le procédé actuel « n’a rien de différent de celui des années 50 » et « tant que le spectateur aura besoin de lunettes, cela n’aura rien d’inédit ». Par ailleurs, là où bon nombre de ses collègues assurent leur intérêt pour la 3D (de Spielberg à Scorsese), Coppola, lui, « ne voit pas trop pourquoi un film serait meilleur en 3D ». « A la limite, pourquoi pas faire un film en 2D et le gonfler en 3D sur certaines scènes », prenant en exemple le NAPOLEON d’Abel Gance, dans lequel certaines scènes passaient d’un écran simple à un triptyque. Et tout à coup, on se dit que l’on aimerait bien voir un film du cinéaste mettant à contribution certaines de ses idées en la matière…