Vous non plus, vous n’y croyiez pas. Pourtant ASTROBOY, ciblé kids, mélange les savoir-faire des deux côtés du Pacifique. Le sens du divertissement tout américain et l’étrange légèreté nippone.
En France, on connaît très bien ASTRO LE PETIT ROBOT, une japanime qui a fait ses heures à la télé : au 3é millénaire, un robot construit à l’effigie d’un petit garçon devenait le super défenseur d’une cruelle humanité, sous la houlette du professeur Ochanomizu, figure paternelle suppléant l’ingénieur de Astro, le professeur Tenma. ASTROBOY reste fidèle à l’esprit de ce qu’a créé, il y a plus de 50 ans, le visionnaire Osamu Tezuka.
Tenma, endeuillé par la mort de son fils, le «ressuscite» sous les traits d’Astro, mais, conscient que la machine ne sera jamais l’égal de son rejeton, l’abandonne. L’américanisation de l’histoire d’ASTROBOY, devenu aujourd’hui une animation hollywoodienne avec bien des stars au casting (Charlize Theron, Nicolas Cage…), n’a pas vraiment édulcoré le propos quasi-dickensien du mythe originel. Avec pour prétexte la genèse du robot, qui n’est donc pas dans le dessin animé le super-héros qu’on connaît, le jeune Astro est ici l’ombre d’un enfant mort, un misfit, une proie naïve et facile d’un monde dystopique. En disgrâce aux yeux de son créateur, le mini-mécha est exilé dans le monde «d’en bas», celui des orphelins et de leurs soi-disant bienfaiteurs. Outre ses airs de PINOCCHIO-2000 qui rendent ASTROBOY tristounet, le film américano-nippon (produit par le studio asiatique des TMNT, Imagi, mais largement co-financé par Summit Entertainment) repose aussi sur l’aliénation de la race des robots en esclaves ou en combattants. Gladiateurs des temps modernes, ils sont autant le dévouement absolu que le mal intégral. Il est donc étrange, dans un dessin-animé clairement destiné aux gamins, de voir une machine rose bonbon, à la voix de fillette angélique, se mouvoir en robot destructeur dont la seule mission est d’anéantir Astro, ce petit robot palot au petit caleçon noir. La fable est émouvante, et il faudra bien attendre le dernier acte d’ASTROBOY pour voir pousser l’optimisme des films de héros, formateurs de l’enfance. Le reste baigne dans une ambiance lourde et anxiogène (tirant même parfois du côté de Miyazaki, toutes proportions gardées) qui en fait un objet filmique étrange, tiraillé entre jolie naïveté et pure noirceur.
Astroboy, de David Bowers, Etats-Unis/Japon. Avec les voix de Nicolas Cage, Charlize Theron et Samuel L. Jackson. 1h34. Sortie le 9 décembre.
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