Pétoires, crucifix et toute la ferveur latine au profit de [REC]2, la flipette espagnole.
[REC] a participé d’une renaissance version troisième millénaire de la fiction-vérité : une caméra DV portée par un soit-disant protagoniste filme d’horribles phénomènes au plus près, style cadrages foireux, laissant un sacro-saint «témoignage crucial». Il y avait bien eu BLAIR WITCH, le siècle passé, mais tout a recommencé avec l’espagnol [REC], puis CLOVERFIELD créé par J.J. Abrams, et même PARANORMAL ACTIVITY, le sleeper hit US du moment. Le succès aidant, on envisage des franchises au risque de rincer d’excellents concepts.
[REC]2 débute exactement là où [REC] terminait. L’immeuble barcelonais, toujours en quarantaine, est cette fois assailli de troupes armées chapotées d’un cureton (à défaut de journalistes fouille-merde), pour défourailler toutes les mamies enragées et les petites filles endiablées. Car, oui, dès le tout début du film, le mal qui hante la bâtisse espagnole se révèle : le Diable. [REC], c’est finalement une histoire de possession et d’hommage digéré de travers à L’EXORCISTE. Qui plus est, là où le diabolique suspense naissait du silence et des respirations lourdes dans le premier opus, le deuxième, lui, sacrifie la pesanteur de la terreur sur l’autel d’une certaine hystérie collective. Beaucoup de personnages trop bruyants auront trop tendance à se hurler dessus. Résultat : les nerfs en pelote et une identification maximum garantie. Visuellement, [REC]2 hésite entre le pur filmage amateur (décadré, moche, tremblotant et flou) et donc moyennement intéressant et la pure mise en scène, peu crédible dans la volonté réaliste de l’entreprise. De là à dire que [REC]2 pose problème, il n’y a qu’un pas… qu’on se refuse de franchir car les limites du sens même de la mise en scène dégagées par le film pèsent moins que la qualité supérieure du label «horreur espagnole». Porté par une énergie toute latine et la ferveur christique de l’ibère-culture, [REC]2 est une boule de terreur fiévreuse et de rush d’adrénaline anarchiques. Constamment surpris par les effets « bouh » du film (classique), mais aussi tétanisé par des créatures improbables (qui a conçu des trucs pareils, sérieusement ?…), on vit une expérience 100% angoisse sans pour autant atteindre la terreur immersive du premier, qui laissait planer davantage de mystère et jetait le spectateur dans la grande peur de l’inconnu. [REC]2, plus commercial, n’est pas la grande surprise [REC]. C’est l’ordre des choses. En revanche, il en est pour sûr son digne rejeton.
[REC]2, de Jaume Balagueró et Paco Plaza. Avec Manuela Velasco, Leticia Dolera. 1h25. Sortie le 23 décembre
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