Petite sensation anglaise sur la folie du pouvoir.
Quand un homme d’affaires défie un autre homme d’affaires de jouer à cache-cache avec un prolo d’une banlieue écossaise toute pourrie, peu importe la raison d’un tel jeu, ça peut vite dégénérer. C’est ce qui arrive quand Alistair et Jamie, deux cols blancs aux airs de Patrick Bateman modernes, proposent à Sean MacDonald, banlieusard à peine majeur aux fréquentations douteuses, de se cacher d’eux toute la nuit et s’il y parvient, de gagner quelques milliers de livres sterling. Sinon… Car eux et Sean le savent, la frangine MacDonald a quelques soucis avec de gros dealers. Un euphémisme : si elle ne rend pas l’argent dans les meilleurs délais, elle pourrait tout aussi bien y passer. Sean a beau se démener pour lui procurer quelques billets, sa vie ne peut que basculer dans un enfer contrôlé par le capitalisme primaire. Et s’il ne l’a pas encore compris en acceptant le deal pervers d’Alistair et Jamie, il va vite le piger.
NEW TOWN KILLERS sort directement en vidéo et c’est étonnant, vu le lit social et le contexte ultra-contemporain dans lesquels il se roule. Non content d’être un petit thriller haletant sous forme de course-poursuite urbaine et dense, mais aussi un troublant petit drame familial, NEW TOWN KILLERS a cet air de manifeste anticapitaliste très subtil dans le déroulé des évènements, un peu moins léger dans sa conclusion. Mais si la morale est assénée au premier degré, elle est suffisamment brève pour ne pas faire du film un pamphlet lourdaud. Au contraire, il faudra attendre une bonne heure et demi de « divertissement » à l’anglaise (bas-fond de night club, HLM ornés de graffitis, quartiers industriels mal famés et jurons crachés sous diverses substances) pour se prendre de plein fouet un message frontal et dystopique sur la lutte des classes. En même temps, le réalisateur s’appelle Richard Jobson et c’est un ex-membre du groupe punk The Skids. L’éclate et la revendication : c’est bien l’Angleterre, ça.
Servi par un casting d’acteurs aux réputations discrètes mais au talent évident (Dougray Scott de MISSION : IMPOSSIBLE 2, Liz White de LIFE ON MARS UK ou Alastair Mackenzie de THE EDGE OF LOVE), NEW TOWN KILLERS se déguste comme un bon petit film, meilleur sûrement que ce qui se permet de sortir en salles. Les voies de la distribution sont impénétrables…
New Town Killers, de Richard Jobson. Grande-Bretagne. Avec James Anthony Pearson, Charles Mnene, Dougray Scott, Liz White. 1h37. Sortie DVD le 24 février 2010.
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