Focus sur Splice

02-04-2010 - 23:36 - Par

SpliceBandeau

Après des années d’attente, SPLICE atteindra les salles françaises cet été. A l’heure où la première bande-annonce atteint le net, retour sur un projet aux quinze ans d’âge.

V.Natali

V.Natali

La première fois que nous avons entendu parler de SPLICE, un temps intitulé HYBRID en français, c’était à l’automne 2007, à l’heure où Adrien Brody et Sarah Polley étaient engagés par Vincenzo Natali (CUBE, CYPHER) pour camper les rôles principaux du film. Soit deux scientifiques défiant les lois et l’éthique pour créer un hybride humain/animal dont ils vont perdre le contrôle, et qui va exciter certains de leurs instincts les plus primaires, dont la libido du monsieur. Sauf que la bestiasse n’a pas forcément de bonnes intentions.

SourisNatali, lui, travaille sur le projet depuis… 1997, quand il voit dans la presse la photo d’une oreille humaine poussant sur le dos d’une souris. Une expérience menée par deux scientifiques américains, Joseph et Charles Vacanti, qui donne l’envie au cinéaste d’écrire un scénario sur les modifications génétiques. « Quand j’ai commencé à bosser sur SPLICE, c’était à l’époque de Dolly. Depuis, les évolutions ont été telles que tout le monde s’est mis à s’intéresser à la génétique. Ce qui est drôle, et aussi un peu pathétique, c’est que durant cette période, les scientifiques ont décodé et cartographié le génome humain. Cela leur a pris moins de temps que moi pour écrire le film ! » rigole Natali.

Splice3C’est que le bonhomme a pris son temps. Pas toujours pour les bonnes raisons. Travaillant hors du circuit hollywoodien, Natali a du mal à trouver les 30 millions de dollars nécessaires à financer son projet, mélangeant horreur, SF, science, et… drame familial. « C’est une histoire sur le fait d’avoir des enfants, de créer la vie. Puis sur ce que vous en faites ensuite, sur la responsabilité qui en découle ». Nous, ça nous excite, mais allez pitcher ça à n’importe quel exécutif, et vous aurez en retour des frissons bien frileux. Heureusement, SPLICE obtient l’aide de la société de production de Guillermo Del Toro, caution geek, admiratif de Natali, qui, selon lui, « comprend que les vrais films d’horreur doivent être moralement scandaleux ». Puis Gaumont entre dans la danse donnant enfin à SPLICE l’opportunité de se faire.

Splice1Mais même après, le temps se fait long. Les prises de vue ont lieu fin 2007 et s’achèvent en février 2008. La sortie en France est prévue début 2009, puis fin 2009… Alors pourquoi de tels délais ? La réponse se trouve dans le perfectionnisme de Vincenzo Natali. Dren, la créature, faite d’effets physiques et numériques, doit être convaincante. « Elle se doit d’être choquante, mais aussi subtile et totalement plausible » assure le cinéaste, qui cherche l’épure afin de donner à Dren un design résolument humain et crédible, d’où le choix d’une actrice (la française Delphine Chanéac) retouchée numériquement, plutôt que celui d’un monstre entièrement créé en CGI. La post-prod est longue, Natali et Del Toro peaufinent le moindre détail.

Et ça paie. Lors de la présentation du film à Sundance, les critiques sont bonnes, voire très bonnes. Si bonnes, que Joel Silver, qui n’est pas le premier péquin venu quand il s’agit de remplir le tiroir caisse, s’emballe. Il achète les droits de distribution américaine, apporte le projet à Warner et signe un gros chèque. SPLICE sortira donc sur quelques 3000 écrans aux Etats-Unis, et bénéficiera d’une campagne de promotion dont le coût serait compris entre 25 et 40 millions de dollars. Un pari un peu fou, dont on jugera le résultat lors de la sortie outre-Atlantique le 4 juin prochain, en pleine saison des blockbusters. Pour les p’tits français, il faudra attendre le mois d’août. Pour patienter, voici la première bande-annonce, patiente et posée, qui développe une réelle ambiance, et ne fait qu’accroître notre appétit.

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