Cannes 2010 : The Housemaid / Critique

13-05-2010 - 23:40 - Par

HousemaidBandeau

De Im Sang-soo. Sélection officielle, en compétition.

HousemaidPosterSynopsis officiel : Euny est engagée comme aide-gouvernante dans une riche maison bourgeoise. Le mari de la famille, Hoon, la prend comme maîtresse. La vie de toute la maison va alors basculer.

Le mari, la femme, l’amante. Non, nous ne sommes pas dans une pièce de boulevard, mais dans le nouveau long-métrage d’Im Sang-soo, qui remake lointainement un film éponyme de 1960 de son compatriote Kim Ki-young. Autant dire que le cinéaste se lance dans un des sujets les plus souvent explorés par la littérature et le cinéma, et évidemment, ne nous propose rien de bien folichon qui puisse ne serait-ce que renouveler un chouïa le propos.

Si Im Sang-soo fait de nouveau preuve d’une maestria visuelle déjà entraperçue dans THE PRESIDENT’S LAST BANG, il nous offre dans le fond un récit d’une platitude assez exaspérante, dont les ressorts et les enjeux n’auront de mystère pour personne passée la première bobine. Certains diront, et ils auront raison, que l’on a parfois l’impression d’assister ici à un mauvais Chabrol. Entendez par là que l’on retrouve dans THE HOUSEMAID le même plaisir à faire passer la bourgeoisie pour une belle bande de dégénérés aux mœurs peu avouables, la finesse ambiguë en moins, l’humour coréen, entre ironie décalée et franc n’importe quoi, en plus.

Sauf que là où Bong Joon-ho (THE HOST, MEMORIES OF MURDER) ou récemment Na Hong-Jin (THE CHASER) excellent dans l’art de mêler drame poisseux et franche rigolade absurde, Im Sang-soo s’englue dans une sorte de parodie ridicule rappelant le THIRST de Park Chan-wook. Entre scènes érotiques que l’on croirait sorties d’AMERICAN PSYCHO (le mari, les bras en croix en pleine fellation) ou d’un mauvais téléfilm de Gérard Kikoïne (« suce comme si c’était une paille »), et références ironiques stupides de facilité (l’épouse profitant de la richesse de son mari lit le livre féministe de Simone de Beauvoir « Le Deuxième sexe »), tout ici n’est que poncifs. Rajoutez à cela une caractérisation des personnages ultra-archétypales (la soubrette naïve, la servante en chef aigrie, la belle-mère salope, la femme manipulatrice…), et vous obtenez une charge sociale anti-bourgeoisie foncièrement ennuyeuse et simpliste. Qui se termine dans un grand-guignol, qui au-delà de son caractère hautement prévisible, tombe totalement à plat.

The Housemaid, de Im Sang-soo, Corée du Sud. Avec Jeon Do-yeon. 1h46. Sortie le 15 septembre 2010

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