De la bêtise, des gros nichons et beaucoup de sang au programme de l’un des films les plus fun de l’année.
Victoria Lake, en plein spring break : Alors que Jake, adolescent du coin, part en yacht guider un réalisateur porno et ses deux bimbos dans les plus beaux sites alentours, sa mère, le shérif, emmène trois géologues sur le lieu d’un séisme sous-marin. Pendant ce temps, des piranhas préhistoriques prolifèrent et se nourrissent de chair humaine. Et Dieu sait qu’il y en a, de la chair étalée, en cette période de débauche annuelle.
Concours de t-shirts mouillés organisés par un Eli Roth roi de la concupiscence, tournage X amateur sous la houlette d’un Jerry O’Connell surcocaïné, déballage de poitrailles d’une Kelly Brook encore plus bonne que la plus bonne de tes copines, une ribambelle de ‘woo girls’ exhibant leurs têtons laitiers et de capitaines d’équipes de foot obsédés par leur queue. Bienvenue dans la marre aux connards la plus cinématographique de l’année.
Alexandre Aja pose comme décor une certaine vacuité car elle sera encore plus jouissive à massacrer à coups de pâles de zodiac ou de mâchoires acérées de bestiaux préhistoriques numériques. Très numériques. La qualité du travail à la palette graphique est à peu près la seule chose qu’on pourrait retourner à l’envoyeur car dès la scène introductive mettant en scène Richard Dreyfus et sa petite barque (référence) en proie à l’attaque de piranhas, on a vite remarqué que les effets visuels seraient bien meilleurs que les effets spéciaux, des bras déchiquetés bien plus crédibles qu’un banc de poissons enragés. Et finalement, on s’en fout un peu.
Car PIRANHA est avant tout dirigé avec passion : étrange à quel point l’amour du cinéma d’exploitation, l’adoration du cinéma d’horreur 70’s, transpirent de chacune des 95 minutes du film. Alexandre Aja s’applique à poser une légèreté inconséquente mâtinée de danger, tel le fils dégénéré des DENTS DE LA MER. Scénaristiquement, il emperle clichés, situations anxiogènes, scènes anticlimatiques au possible et charclages ultra gore. Malgré tout le respect qu’a Aja pour la déviance de la jeunesse américaine, ce petit prodige du film d’horreur ne cesse de tout tremper dans des mètres cubes de viscères qui giclent en grande bataille d’entrailles intempestive. Sale gosse Aja ? Mini-Michael Bay de la terreur ? Si les deux ont en commun la même implication, le même génie et le même plaisir apparent à faire du divertissement régressif, destructif voire nihiliste, le film d’Aja n’a pas la complaisance adolescente dans laquelle certains blockbusters de Michael Bay, trop longs, se repaissent parfois. Qu’on se fende la poire de la bêtise ambiante ou d’un caméo bien senti, qu’on halète devant de grands instants de tension, qu’on ait littéralement la nausée devant la boucherie intenable qu’il offre à voir, on est ébahi par la rigueur d’écriture, de rythme et de réalisation de ce métrage de prime abord superficiel et superflu. Incroyables (et salvatrices) aussi l’audace et l’imagination avec lesquelles Aja peut cadrer une paire de gros roberts, dans des plans quasiment inédits dans le cinéma classique, mais que Russ Meyer ne renierait pas. Si bien que tout ce qu’il y a de plus grossier est délicieux : un pénis qui flotte à moitié digéré, un crétin qui agonise en murmurant ‘t-shirt mouillé… t-shirt mouillé’ ou deux filles qui se tripotent sous l’eau sur un air de classique.
Très primaire, mais non moins élaboré esthétiquement, PIRANHA assoit définitivement Aja comme un rejeton malin de la culture bis, ayant intégré toute la culture et la palette d’un cinéma de drive-in. Simplement avec PIRANHA il vous le vomit dessus. Rarement on aura senti le potentiel totalement culte d’un film à peine alors est-on sorti de la salle en claquant son strapontin de satisfaction.
Piranha 3D, d’Alexandre Aja. USA. Avec Elisabeth Shue, Ving Rhames, Jerry O’Connell. 1h35. Sortie le 1er septembre
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