Kaboom : chronique

06-10-2010 - 11:26 - Par

KaboomBandeau

Gregg Araki est de retour avec un teen movie totalement hors normes.

Smith mène une vie tranquille sur le campus – il traîne avec sa meilleure amie, l’insolente Stella, couche avec la belle London, tout en désirant Thor, son sublime colocataire, un surfeur un peu simplet – jusqu’à une nuit terrifiante où tout va basculer. Sous l’effet de space cookies ingérés à une fête, Smith est persuadé d’avoir assisté à l’horrible meurtre d’une rousse énigmatique qui hante ses rêves. En cherchant la vérité, il s’enfonce dans un mystère de plus en plus profond qui changera sa vie à jamais, mais aussi le sort de l’humanité.


Gregg Araki… La débandade. Avec MYSTERIOUS SKIN, il avait saisi l’insoutenable légèreté de l’adolescence avec une poésie bouleversante. Puis avec SMILEY FACE et KABOOM aujourd’hui, on s’est rendu compte que ce n’était qu’un accident de parcours après sa trilogie concon dont DOOM GENERATION fut le point d’orgue dans les années 90.

Oui, parce que KABOOM n’est pas plus intelligent que SMILEY FACE, petit stoner débile avec Anna Faris, dans le fond. En revanche, en déroulant le bad trip d’un étudiant bisexuel, les mésaventures de sa meilleure amie lesbienne, de son plan cul rigolote, de son coloc blond décoloré, nommé Thor, ponctuant chaque phrase d’un « Dude » bien senti, il radicalise son style déviant et livre avec KABOOM… un film qui se tient.

Pas qu’on aime, attention. Pas qu’on déteste non plus. On respecte. On le dit tout net : Gregg Araki a des couilles grosses comme ça (pardon) pour faire un tel film, avec une direction artistique se rapprochant dangereusement de celle de SOUS LE SOLEIL, couleurs, décors, lumières compris. Pour sûr, en prenant ce risque inconsidéré, il enrobe son KABOOM d’une imagerie adolescente crétinisante et marque un point pour servir son propos. L’histoire ? Pareil. Ca parle cul, ça se sape et ça se coiffe n’importe comment, ça expérimente des drogues et ça fantasme des autofellations, bref, ça ne vole pas plus haut que pourrait voler un AMERICAN PIE si radical qu’il en serait suicidaire. Jusqu’à ce que… Le bad trip prenne des atours fascinants de SOUTHLAND TALES hyper-régressif, absurde à l’excès. Comme un épisode de SCOOBY DOO classé X. Space cakes, kidnappeurs déguisés en cochons, gourou sectaire, bijoux et secrets de famille… KABOOM pourrait franchement être nul si l’on n’était pas si sûr qu’Araki l’a fait exprès. Et il le fait vraiment très bien.

Kaboom, de Gregg Araki, USA. Avec Thomas Dekker, Juno Temple, Kelly Lynch. 1h25. Le 6 octobre

Pub
 
 

Les commentaires sont fermés.