TRUE GRIT : chronique

23-02-2011 - 16:18 - Par

Après avoir revu et corrigé le western dans NO COUNTRY FOR OLD MEN, les frères Coen reviennent aux sources du genre. L’ironie en plus.

Impossible de reprocher à un cinéaste une campagne marketing trompeuse dont il n’a pas les rênes. TRUE GRIT a été vendu comme un western âcre, frontal et violent, à l’atmosphère crépusculaire, où une jeune fille, un marshal alcoolo et un Texas Ranger traquent le tueur du père de ladite gamine.

Alors qu’au final, l’adaptation par les frères Coen du roman éponyme de Charles Portis sonne plus comme une bonne vieille comédie Far West à l’ironie sonnante et trébuchante. Pour la réponse aux attentes, on repassera. Et ce même si les Coen clament avoir respecté davantage le ton du roman que sa précédente adaptation, 100 DOLLARS POUR UN SHÉRIF (1969) avec John Wayne. Mais cannibalisé par ses aspects comiques – aussi drôles soient-ils –, le film perd énormément en impact émotionnel. Au point que les personnages finissent par apparaître comme les jouets de cinéastes omniscients oubliant de creuser réellement leur parcours psychologique.

Il n’empêche que malgré ces bémols appuyés, TRUE GRIT reste un divertissement imparable. Jeff Bridges, en aïeul du Dude, Matt Damon en gentil branquignol, et la jeune Hailee Steinfeld en pro de la négociation roublarde, portent le récit et ses constantes joutes verbales avec une aisance enthousiasmante. Leur alchimie, palpable, assure à TRUE GRIT une efficacité évidente, expliquant sans doute son succès surprise au box-office américain. D’autant que les Coen, comme à leur habitude, emballent le tout dans un écrin esthétique remarquable, entre mise en scène inventive et photographie irréprochable. Soit la moindre des choses pour des réal’ de leur trempe.

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