BON À TIRER (B.A.T.) : chronique

26-04-2011 - 19:26 - Par

Quatre ans après LES FEMMES DE SES RÊVES, les frères Farrelly sont de retour avec – devinez quoi –, une comédie potache, scato, grasse et franchement drôle. C’est débile mais tellement jouissif.


Mon Dieu, ils ont osé ! Mon Dieu, que c’est con ! Mon Dieu, que c’est bon ! Si jeudi 14 avril au soir, le Seigneur a les oreilles qui sifflent, ce n’est pas dû à une homélie blasphématoire énoncée par un prêcheur fou… mais en raison de la projection presse de la nouvelle comédie des frères Farrelly, BON À TIRER (B.A.T.). Le film a commencé depuis une heure et, dans la salle, le public redouble d’hilarité et invoque, à intervalles réguliers, le nom du Créateur. Un coup d’œil à gauche, notre voisin se tient les cotes. Un coup d’œil à droite, une femme rit sous cape. C’est simple, devant, derrière, en bas, en haut, tout le monde se gondole. Ça se dandine, ça s’esclaffe, ça se tortille. Et plus l’humour est gras ou scato, et plus ça marche. Les spectateurs, heureux de pouvoir vivre un pur moment de bonheur régressif et coupable, se lâchent à l’unisson. Jason Sudeikis se masturbe dans sa voiture sous le regard amusé de deux officiers de police ? Bidonnage collectif. Une jeune femme éternue et repeint le mur de la salle de bains d’excréments ? Hurlement général. Owen Wilson se réveille, après un malaise, la tête collée à un sexe masculin limite turgescent ? Poilade collégiale. Les gags débiles défilent à l’écran et produisent un effet boeuf sur l’assistance. En même temps, quiconque a vu DUMB & DUMBER, MARY À TOUT PRIX, FOUS D’IRÈNE et LES FEMMES DE SES RÊVES savait déjà qu’il ne pouvait en être autrement. On a beau louer les qualités de Judd « mouais » Apatow (EN CLOQUE, MODE D’EMPLOI) ou de Todd « cool » Philips (VERY BAD TRIP, DATE LIMITE), les Farrelly demeurent les maîtres incontestés de la comédie ricaine trash et décomplexée. Et BON À TIRER (B.A.T.) entend bien le rappeler aux contempteurs de la fratrie.

Pitch time : Rick (Owen Wilson) et Fred (Jason Sudeikis) sont potes. Mariés depuis trop longtemps à leur goût, ils bavent sur toutes les femmes qu’ils croisent et passent leur temps à imaginer ce que seraient leurs vies s’il étaient célibataires. Lassées de ce petit jeu, leurs tendres moitiés décident de leur donner un « Bon à tirer », soit un pass hors mariage valable sept jours. Pendant une semaine entière, hommes et femmes vont vivre séparés et tenter de réaliser tous leurs fantasmes. Tenter, c’est le mot… Soyons d’accord : BON À TIRER (B.A.T.) ne brille guère par la richesse et la profondeur de son scénario. Ce dernier sert uniquement de canevas à un empilement de situations cocasses qui repoussent les limites du bon goût. Voire s’en affranchissent. Les indécrottables intellectuels pourront toujours expliquer que le film interroge la notion de fidélité et de désir dans le couple, mais franchement, on a vu mieux – et moins bourrin – en terme de critique de mœurs. C’est juste drôle. Seul bémol : le charisme du duo de tête. Owen Wilson n’est pas Ben Stiller et Jason Sudeikis ne vaut pas Ed Helms. Pas de quoi bouder son plaisir, non plus.

De Peter et Bobby Farrelly. 1h45. USA. Avec Owen Wilson, Jason Sudeikis, Christina Applegate, Jenna Fischer. Sortie le 27 avril 2011

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