Cannes 2011 : ARIRANG

17-04-2011 - 11:00 - Par

De Kim Ki-duk. Sélection officielle, Un Certain Regard.

Note d’intention : ARIRANG est une histoire dans laquelle Kim Ki-duk joue trois rôles. A travers Arirang, je franchis une colline de ma vie. A travers Arirang, j’essaie de comprendre l’Homme, je remercie la nature et j’accepte ma condition actuelle. De nos jours entre le monde des hommes, où s’entremêlent des désirs le monde des fantômes, rempli de chagrin et le monde imaginaire, où se cachent nos rêves nous devenons fous sans début ni fin. Qu’est-ce que l’affection, de stagner ici et là dans mon cœur et de pourrir ainsi. Pourquoi reste-t-elle au sommet de ma tête pour questionner mes émotions ? Pourquoi se cache-t-elle au fond de mon cœur pour éprouver ma compassion ? Quand je n’ouvre pas mon cœur à quelqu’un, je deviens une personne mauvaise et je l’oublie, mais quand je lui ouvre mon cœur, je ne peux jamais le laisser partir, comme un lâche. Ô Arirang. Entretuons-nous cruellement dans notre cœur jusqu’à la mort. Aujourd’hui aussi en me contrôlant, je me laisse envahir par la rage en souriant, je tressaille de jalousie en aimant, je hais en pardonnant, je tremble avec une envie de tuer. Attendez voir. Je vais me tuer moi qui me souviens toujours de vous. Kim Ki-duk explique sur ARIRANG : Pendant le tournage de DREAM, mon actrice a failli avoir un accident fatal. On tournait la scène où son personnage se pend. L’actrice est restée pendue en l’air et on ne savait pas quoi faire. On avait préparé un petit escabeau de 50 cm de haut au cas où. Je suis monté dessus et j’ai défait le nœud autour de son cou. Pendant le moment qui a suivi, j’ai cru perdre la tête. J’ai pleuré en cachette. Cet accident, que je veux oublier, m’a fait réfléchir sur les 15 films que j’ai réalisés en 13 ans et sur ma vie de cinéaste. Cinéma… Perdu dans cet univers imaginaire, à la fois cruel, attristant, fervent, triste et doux, je n’avais à aucun moment réfléchi sur ma vie. Pendant que je rendais les histoires de ce monde chaotique plus fortes, plus tristes et plus cruelles, diverses émotions me contaminaient, comme des virus. J’étais devenu l’homme le plus triste sur terre, je croyais à tort que je pouvais manipuler le monde et j’ai franchi la limite. A ce moment-là, je ne pouvais plus rien faire. C’est mon sentiment d’infériorité qui me poussait à faire des films.

Arirang, de Kim Ki-duk. Avec Kim Ki-duk. 1h40. Prochainement.

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