FAST & FURIOUS 5 : chronique

09-05-2011 - 17:33 - Par

De Dwayne Johnson ou de Vin Diesel qui a la plus grosse…  voix ? Les plus gros abdos ? Le plus gros flingue ? La plus grosse bagnole ? Réponse dans ce cinquième volet de FAST & FURIOUS, deux heures de chaos cinématographique.

Dominic Toretto (Vin Diesel), sa sœur (Jordana Brewster) et son beauf (Paul Walker) sont en cavale, traînant derrière eux un casier judiciaire cumulant braquages divers, évasion de prison, troubles de l’ordre publique, tuning abusif, etc. Direction le Brésil pour un dernier gros coup (vol de voitures) qui leur permettrait de prendre une retraite dorée mais qui malheureusement… va mal tourner. Leurs éphémères complices sont en fait (roulements de tambour) des petites mains du gros parrain local qui finissent par (re-roulements de tambour) assassiner des policiers. Le trio fugitif écope malheureusement de l’accusation. Une unité d’élite américaine, menée par Hobbs (Dwayne Johnson), débarque alors en Amérique du Sud, avec la ferme intention d’avoir leur peau. Rio de Janeiro ne s’en remettra pas. Les férus de fins scénarios, basés sur une psychologie complexe, non plus. On ne s’attendait pas à du Shakespeare, c’est certain. Mais soulignons de grandes incohérences de récit, qui entachent notamment le personnage du flic stéroïdé. Rappelons que celui-ci se donne du mal pour arrêter de soi-disant tueurs de bleusaille et finit par compter… au bas mot… une trentaine de policiers morts à son tableau de chasse. Apparemment, à Rio, il n’est pas un uniforme que les cartels n’ont pas corrompus (ça mérite bien de crever sous les mitraillettes des Américains). Mais tout de même, Hobbs ne devrait-il pas réfléchir à la signification de son badge et de son port d’arme, histoire de ne pas passer impunément de l’autre côté de la loi, sans plus d’explications que celles que Justin Lin, bon réalisateur mais narrateur tangent, daigne nous donner ? Comprenez que FAST & FURIOUS 5 pèche grandement par son scénar’. Et, franchement ? Ce n’est pas bien grave.

En réunissant tous les acteurs qui ont fait, au fil des opus, le succès de la franchise (Ludacris, Tyrese Gibson, Sung Kang, Gal Gadot…) et par un habile et sommaire rappel de « qui est qui », FF5 exhale une sainte odeur d’OCEAN’S ELEVEN sous hormones alors que le ratpack de Rio prépare le coup du siècle et sa revanche contre un gros caïd. En marcel, sous le soleil brésilien, être un hors-la-loi est sacrément cool. À force de paires de fesses et de seins remontées de façon guerrière, le film frôle parfois la totale vulgarité mais jamais ne s’y complaît, en troquant très rapidement ses éléments putassiers contre des scènes d’une très grande tenue. On pense notamment au face à face entre Vin Diesel et Dwayne Johnson – code d’honneur viril en bandoulière –, vrillant en combats de boxe d’une rare brutalité, préambule d’un tunnel d’action d’environ une demi-heure qui enchaîne corps à corps, fusillades, casse improbable d’un commissariat et course poursuite surréaliste sous le regard du Cristo Redentor. Généreux, FAST & FURIOUS 5 aligne les séquences nerveuses et les plans sensationnels, et, fait remarquable dans un tel blockbuster (de plus il est en 2D), n’use jamais d’un effet spécial de trop (et s’il y en a, ils sont extrêmement discrets). C’est ainsi qu’il devient un film remarquable. Il prend cascades et pyrotechnie au sérieux, sans jamais intellectualiser son propos. Il déroule du sentimentalisme maladroit sans jamais s’y attarder. Il sait ce qu’il vend, il sait ce qu’il vaut. Et le pire, c’est qu’on aime ça.

De Justin Lin. Avec Vin Diesel, Dwayne Johnson, Paul Walker. Sortie le 4 mai.

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