PRIEST : chronique

11-05-2011 - 12:00 - Par

Un prêtre mono-expressif casse du vampire monomaniaque au sein d’un univers post-apocalyptique quasi monochrome. Bienvenue dans PRIEST, un film monothéiste pas forcément monotone, mais un peu quand même…


Au nom du prêtre, du pitch et du saint écrit… Amène ! Ok. Après des siècles passés à se faire copieusement humilier par les vampires, les humains ont fini par remporter la bataille grâce à l’intervention de guerriers d’élite taillés pour la baston : les Prêtres. Les derniers suceurs de sang encore debout ont été parqués dans des réserves et les hommes se sont réfugiés dans des cités fortifiées et dirigées par l’Eglise. La guerre étant terminée, l’ordre des Prêtres a été dissous et chacun est retourné à ses névroses. Oui, mais voilà… Un beau soir, un couple de fermiers habitant un avant-poste à l’extérieur de la ville se fait sauvagement attaquer par tout plein de vampires qui n’avaient rien à faire là. Ces derniers, pas à une bourde près, enlèvent en plus leur fille. Pourquoi ? On ne sait pas. Mais son oncle, un ancien ecclésiaste particulièrement coriace décide de partir à sa recherche, quitte à se mettre à dos le reste du Clergé. Mais bon, que ne ferait-on pas pour sauver une demoiselle en détresse et donner, en sus, quelques leçons de karatéchisme à des créatures de la nuit un poil bravaches ? Bref, va y avoir du sport en robe de bure, s’il vous plaît.

PRIEST est le deuxième long-métrage de Scott Stewart après LEGION. On en voit déjà éprouver des difficultés à déglutir, presque certains que la messe est dite… N’allons pas trop vite en besogne. Certes, Scott Stewart n’est pas un grand metteur en scène. En tous cas, pas encore. S’il a été influencé ici par John Ford (pour LA PRISONNIERE DU DESERT), Ridley Scott (pour BLADE RUNNER), George Miller (pour MAD MAX) et les frères Wachowski (pour MATRIX), il traîne la patte, semble incapable de tirer parti du matériau cinématographique suscité et, du même fait, de donner une véritable ampleur à son récit. C’est dommage, d’autant que PRIEST s’inspire librement du célèbre manhwa (bande dessinée coréenne) de Hyung Min-woo et qu’une grande partie du travail narratif n’était plus à faire. Malgré tout, Stewart réussit là où il avait échoué avec LEGION, à savoir nous divertir. L’univers visuel se tient et les scènes d’action sont plutôt bien troussées. Mieux, le sous-texte religieux du film qui consiste à nous mettre en garde (lourdement, on en convient) contre les dérives hégémoniques d’un prêt-à-penser catholique empêche PRIEST de sombrer dans les méandres du Z… et de se voir attribuer le titre de sympathique série B. Si les personnages avaient bénéficié d’un degré d’écriture plus élevé – la notion de sacrifice personnel chez les Prêtres tout comme la psyché du méchant joué par Karl Urban méritaient d’être développées –, peut-être en serait-il allé autrement… Attendons une éventuelle suite.

De Scott Stewart. 1h28. USA. Avec Paul Bettany, Karl Urban, Maggie Q. Sortie le 11 mai

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