Réalisé en motion capture et en relief, THE PRODIGIES plonge l’animation dans un univers terriblement noir. Et vraiment adulte, surtout.
Présenté comme une adaptation de « La Nuit des enfants rois » de Bernard Lenteric, THE PRODIGIES ne prend pas moins quelques distances avec ce bijou de la science-fiction paru dans les années 80, qui voyait encore l’informatique et la maîtrise de l’outil comme une menace des plus obscures. La base du récit est pourtant la même : Jimbo, éminence grise employée dans une fondation pour le développement intellectuel des enfants, va bientôt réunir cinq gamins surdoués comme lui, qui finissent par fomenter la fin du monde tant les adultes les ont fait souffrir.
La liberté prise par rapport au matériau original se situe dans la nature de leur génie, plus surnaturel et instinctif qu’intellectuel, et une violence plus sanguinaire que perfide. En transposant du papier à l’écran cette histoire désormais datée – mais qui possède encore un charme rétrofuturiste désuet – Antoine Charreyron et l’équipe d’Onyx Films (RENAISSANCE, 2005) modernisent le propos sur la rage qui anime chaque adolescent face à l’injustice du monde et au cynisme des adultes (notamment en faisant d’eux des purs cobayes de la télévision).
En cela, le procédé d’animation facilite grandement l’exploration psychologique des cinq démons en herbe : d’abord parce qu’elle ouvre un champ de créations visuelles assez énorme – au paroxysme de la peur enfantine, les adultes se transforment en monstres et les décors se délitent –, ensuite parce qu’elle est la zone de confort du réalisateur Antoine Charreyron, transfuge du jeu vidéo, qui maîtrise parfaitement l’espace à 360° et insuffle une superbe ampleur à sa mise en scène, histoire de décupler la puissance et la violence de son histoire. Pour apprécier, il faudra cependant s’adapter à l’esthétique du film, mêlant animation hyperréaliste, speed painting relativement factice (bien que joli) et lumières naturalistes, un métissage inédit et séduisant in fine. Si bien que THE PRODIGIES peut véritablement envoûter par sa singularité, en plus de choquer par son ultraviolence. Manque un poil de caractère dans les dialogues et les voix pour que ce film-là soit terrible.
De Antoine Charreyron. Avec la voix de Mathieu Kassovitz. France, 1h27. Sortie le 8 juin
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