CONAN : Chronique

17-08-2011 - 11:37 - Par

Le Barbare le plus connu du cinéma revient lifté par Marcus Nispel. Du sang (des litres), du cul (un peu), des cris (beaucoup). Bouaahhhh.


Autant le dire tout de suite : Jason Momoa est absolument charmant. Ce n’est peut-être pas le mot, mais disons qu’il a tant de classe et que son visage a tellement de caractère (même sans barbe, contrairement à GAME OF THRONES) qu’il est d’abord l’atout majeur de CONAN et ensuite relativement fascinant à regarder, alors qu’il n’est vraiment pas gâté par son personnage. Un personnage de barbare du genre monolithe (content/pas content) qui n’est pas plus développé par Marcus Nispel, le réalisateur de cette nouvelle adaptation, que le stéréotype sur lequel il a été bâti. Conan, comme dit le film, n’a pas goûté au lait de sa mère, mais à son sang. Accouché alors que sa génitrice fut transpercé d’un glaive sur le champ de bataille, il grandit avec les capacités physiques hors normes de son père (chef de tribu) et la force mentale que la vie lui a imposée (il a un quotidien pas cool). Ses occupations en tant que gosse des âges farouches ? Oh ben, trancher des têtes et écraser des crânes contre la roche, en gros trucider des ennemis sauvages qui font trois fois sa taille, le tout avec un œuf dans la bouche qu’il est censé recracher intact (ce qu’il fait). Le jour où son village est attaqué par un tyran, cherchant à reconstituer un masque qui lui donnerait le pouvoir de Dieu, Conan crie vengeance. Très fort. Tant de brutalité premier degré brise la glace : CONAN va être vraiment too much.

La direction artistique a beau être admirable, les effets spéciaux quasiment inattaquables, le film funambule sur un récit sommaire (vengeance de la mort de pôpa), penchant tour à tour entre le film d’aventure réglo et le film d’action chaotique et narré à l’avenant. Émaillé de personnages au look (voire au jeu) de mauvais goût – on pense à Rose McGowan en sorcière à l’hygiène douteuse -, CONAN frôle le beau autant que le cradingue. Rythmé des braillements guerriers et des ricanements des méchants, il est aussi hystérique. Le vrai gros problème de CONAN n’est pas tant ses atours assumés de série Z un peu triviale (un choix qui se respecte) que par sa dernière demi heure, usant de circonvolutions narratives et visuelles pour se conclure. Déjà pas bien clair en matière de mise en scène, mais tout aussi brouillon dans son image, il aurait mérité un bon quart d’heure de moins, tirant vraiment sur la corde à la fin. Reste une dernière scène d’anthologie entre Conan et sa demoiselle en détresse qui nous paraît être la manière la plus pertinente et la plus cohérente de boucler le métrage. Et pas la moins drôle.

De Marcus Nispel. Avec Jason Momoa, Stephen Lang, Rachel Nichols. USA, 1H50. Sortie le 17 août

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