Sorties de la semaine : chroniques de LES WINNERS, CADAVRES À LA PELLE, BLACKTHORN et LA GUERRE EST DÉCLARÉE

31-08-2011 - 07:27 - Par

Paul Giamatti en entraîneur de lutte, Simon Pegg et Andy Serkis en tueurs écossais pour John Landis, Sam Shepard en Butch Cassidy vieillisant, et Valérie Donzelli en maman confrontée à la maladie de son fils : ce sont les sorties de la semaine.

LES WINNERS

Tout auréolé du succès de THE VISITOR, Thomas McCarthy revient avec une œuvre simple, qui a la gagne.

Au bord de la banqueroute, un avocat escroque un client sénile et héberge le petit-fils fugueur de ce dernier. L’ado s’avérant être un surdoué de la lutte et un atout non négligeable pour son équipe de bras cassés. Profiteur ? Assurément. Salaud ? C’est plus compliqué que cela, Tom McCarthy (THE STATION AGENT, THE VISITOR… on adore) ne se permettant pas de porter un quelconque jugement manichéen sur ses personnages paumés. Au contraire, l’affection et la compréhension dominent dans cette tragicomédie profondément humaniste prétextant que de mauvaises actions ne sont pas forcément le fait de mauvaises personnes. C’est peut-être bête à entendre, mais LES WINNERS (il n’y avait pas mieux comme traduction française du titre WIN WIN ?) sait mettre les formes pour ne pas tomber dans le drame indé pontifiant. Bien aidé, il faut dire, par des comédiens bougrement attachants. À commencer par Paul Giamatti, rivalisant de justesse avec son jeune partenaire, le pourtant peu loquace Alex Shaffer. Une révélation. J.M.

De Thomas McCarthy. Avec Paul Giamatti, Amy Ryan.

CADAVRES À LA PELLE

Treize ans après son dernier film, SUSAN A UN PLAN, John Landis nous revient avec une comédie estampillée « studios Ealing » (NOBLESSE OBLIGE). Malgré son pitch – l’histoire vraie de Burke et Hare, qui, en écosse au XIXe, tuèrent pour vendre les corps à des médecins en mal de carcasses à disséquer – CADAVRES À LA PELLE n’a pas le mordant de ses aînés et souffre de quelques longueurs. Mais son ton désuet fait sa force, les gags fonctionnent, et l’honnêteté avec laquelle le film est conduit lui assure un capital sympathie indéniable. A.A.

De John Landis. Avec Simon Pegg, Andy Serkis.

BLACKTHORN

Retour en grâce de Butch Cassidy sous les traits de Sam Shepard. Un film d’une très grande classe.

ungle sud-américaine et déserts de sel : traversons à cheval ces décors de western avec Sam Shepard. Il incarne Butch Cassidy, vingt ans après qu’on l’a cru mort au côté du Kid en 1908. Cette théorie a toujours imprégné le mythe du grand bandit : il se serait payé une saine retraite en Bolivie après avoir perdu son acolyte. Ici, il veut repasser aux États-Unis pour retrouver son fils mais, chemin faisant, il sauve la vie d’Eduardo (Eduardo Noriega), poursuivi par les hommes de main d’un propriétaire minier qu’il a floué. Une rencontre rappelant à Butch l’amitié qui le liait au Kid et la profonde solitude des hors-la-loi. Un parcours qui pourrait surtout le mener vers la paix. Émouvant, non ? Attendez de voir le regard clair de Sam / Butch s’embuer ou s’endurcir au fil de sa rédemption, lui qui jure n’avoir ôté la vie à personne en cavale. Et vous comprendrez la portée bouleversante de BLACKTHORN. Car son sens de la morale et sa volonté de finir sa vie dignement font de lui un héros majestueux. E.S.

De Mateo Gil. Avec Sam Shepard, Eduardo Noriega.

LA GUERRE EST DÉCLARÉE

Roméo et Juliette découvrent que leur fils Adam, âgé de dix-huit mois, est atteint d’un cancer. LA GUERRE EST DÉCLARÉE raconte leur combat quotidien contre la maladie… De ce récit en partie autobiographique, on retiendra avant tout la justesse des situations vécues et l’absence de voyeurisme. Quiconque est parent d’un petit bout de chou devrait éprouver rapidement de l’empathie pour les protagonistes du film. En revanche, l’interprétation parfois approximative dessert le propos et empêche de donner libre cours à son émotion. F.M.

De Valérie Donzelli. Avec Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm.

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