CRAZY, STUPID, LOVE : chronique

14-09-2011 - 10:55 - Par

Les réals de I LOVE YOU PHILLIP MORRIS continuent d’explorer les affres de l’amour avec une romcom peu commune. Méchamment drôle et délicatement émouvant.

Lorsque son épouse Emily (Julianne Moore) lui apprend qu’elle souhaite divorcer après 25 ans de mariage, la vie de Cal (Steve Carell) s’effondre. Résigné, il quitte le domicile conjugal. Un soir de beuverie dépressive, il rencontre Jacob (Ryan Gosling), playboy arrogant qui lui propose de l’aider à retrouver sa virilité. En 2009, Glenn Ficarra et John Requa, jusque-là connus pour leur script de BAD SANTA, frappaient un grand coup avec I LOVE YOU PHILLIP MORRIS, film hybride, mixant un humour sale gosse digne des Farrelly à une avalanche d’émotion désarmante. D’aucuns craignaient qu’avec CRAZY, STUPID, LOVE, œuvre de studio, ils perdraient l’élan de leur premier essai. Surtout avec un scénariste davantage habitué à l’animation aux commandes : Dan Fogelman (VOLT, RAIPONCE). Balayons immédiatement tous les doutes : CRAZY, STUPID, LOVE nous offre le même cocktail détonant que PHILLIP MORRIS et devrait ravir haut la main le titre de comédie romantique la plus exaltante de l’année. Si le scénario n’échappe pas aux passages obligés, il sait malicieusement déjouer les clichés en les pointant du doigt. Et si la durée du film (près de deux heures) entraîne quelques baisses de régime, c’est pour mieux construire le récit et aboutir à un dénouement solide, juste et bouleversant. CRAZY, STUPID, LOVE tire partie du genre dans lequel il évolue en toute connaissance de cause, s’amuse des conventions et les revisite avec bienveillance. Et tout en déroulant une histoire classique de rédemption et d’amour perdu à reconquérir, se sort de tous les périls grâce à ses personnages. Redoutablement écrit, pétri d’idées rusées ou de dialogues hilarants, le script offre à Steve Carell son meilleur rôle, et dévoile le génie comique de Ryan Gosling pour finir de l’iconiser. Signe ultime de la rigueur de la chose ? Chaque personnage a le temps d’exister, d’évoluer, qu’il s’agisse de Hannah (Emma Stone), girl next door irrésistible qui bouleverse les certitudes de Jacob, ou de Robbie (Jonah Bobo), ado romantique qui voit dans le divorce de ses parents la fin de ses illusions. Une exécution habile qui érige CRAZY, STUPID, LOVE en divertissement carré et respectueux de son public. Preuve ultime que la romcom n’est pas vouée au bégaiement et à la mièvrerie cheap dans lesquels elle est trop souvent cantonnée.

De Glenn Ficarra et John Requa. Avec Ryan Gosling, Steve Carell, Emma Stone. États-Unis. 1h57. Sortie le 14 septembre

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