TIME OUT : chronique

23-11-2011 - 12:00 - Par

Travailler, c’est la santé, et les prisonniers du boulot peuvent faire de vieux os, dans le nouveau film d’Andrew Niccol.

Dans un futur relativement proche, l’Homme s’arrête de vieillir à 25 ans. Il lui reste une année pour trouver du temps de survie, nouveau type de salaire d’une société d’esclaves modernes. Le jour où Will (Justin Timberlake) se voit offrir des décennies de répit par un homme richissime (Matt Bomer) avant que celui-ci se suicide, il est accusé de l’avoir assassiné. Millionnaire en jours restants, il va approcher les puissants et prend en otage une héritière rebelle (Amanda Seyfried) pour essayer de s’innocenter. On annonçait le film le plus accessible d’Andrew Niccol, réalisateur de BIENVENUE À GATTACA et S1MONE, et c’est le cas. Très imprégné de son cinéma, visuellement et thématiquement, TIME OUT est un thriller/actioner empreint d’une étrange singularité, avec son monde désincarné et ses personnages de cire, presque mécaniques. Il est blindé de références à ses prédécesseurs et sous ses airs de blockbuster, c’est là un véritable film d’auteur. Dommage alors qu’il soit aussi lisible, qu’il laisse si peu de place à la réflexion du spectateur… Le scénario, les dialogues, ne cessent de souligner les parallèles entre le système malsain déroulé dans le film, et notre époque tout aussi pourrie par le fric. « Ils augmentent le coût de la vie pour que les pauvres en meurent », dit l’un (en substance), « c’est du capitalisme darwiniste », assène l’autre. Si bien qu’on a vite compris que dans TIME OUT, 1% de la population détient 99% du précieux temps. Allégorie très explicite de notre société (à moins que ce n’en soit qu’un portrait extrême, radical et de mauvais augure), le récit débute comme un drame assez profond sur une victime du système et de la nouvelle monnaie d’échange qui le régit, mais ce début profondément humain dégénère en une course-poursuite entre trois « men in black » froids comme la mort et un couple type « Bonnie and Clyde » désireux de détruire l’économie et de redistribuer les richesses. Ainsi, en plus d’être utopique et assez basique dans son propos, TIME OUT peut vite devenir monotone. Mais d’aucuns diraient qu’il y a des messages bons à rabâcher de manière assez triviale afin qu’ils soient entendus par tous.

De Andrew Niccol. Avec Justin Timberlake, Amanda Seyfried, Olivia Wilde, Cillian Murphy. Sortie le 23 novembre

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