Warner trouve ARTHUR ET LANCELOT trop cher

14-12-2011 - 06:34 - Par

C’est la crise… La relecture moderne de la légende arthurienne par David Dobkin pourrait être mise au placard pour cause de budget trop élevé. Oui, lui aussi.

La crise ne frappe pas que l’économie traditionnelle mais aussi l’industrie cinématographique. Les entrées en salles sont en baisse, les ventes de DVD en chute libre… Bref, depuis trois ans, les majors hollywoodiennes subissent une situation qui les obligent à faire des économies. Et le dernier projet à en faire les frais serait ARTHUR ET LANCELOT de David Dobkin. Selon Deadline, Warner trouverait en effet le budget de 130 millions de dollars trop élevé, et aimerait le faire tomber à 90 millions. La raison principale étant que pour camper Arthur et Lancelot, Dobkin et le studio ont choisi des acteurs peu connus du grand public et donc pas du tout bankable, à savoir Kit Harington et Joel Kinnaman. C’est la quadrature du cercle : on n’embauche pas de star pour ne pas dépasser 150 millions de budget, mais on aimerait que le budget n’excède pas 100 millions non plus en raison du faible potentiel commercial de jeunes acteurs.

Loin de nous l’idée de critiquer le fait de vouloir faire des films moins chers, tant on est persuadé que l’explosion des budgets a quelque chose d’un peu ridicule et surtout, de complètement artificiel, voire paresseux. On s’en réfère à THE LONE RANGER, sur lequel la production a économisé 10 millions de dollars rien qu’en faisant un planning de tournage raisonnable (et tout ce qu’il y a de plus normal dans le cinéma, à savoir regrouper les prises de vue de scènes similaires en termes de décor, de distribution, d’ampleur etc). Mais on se demande donc pourquoi Warner a déboursé 2 millions de dollars pour acheter le script d’ARTHUR ET LANCELOT à David Dobkin, si c’est ensuite pour rechigner à dépenser sur le véritable budget de production.

Surtout que dans le deal signé avec David Dobkin, qui avait écrit le script dans son coin sans que personne ne le lui commande (on appelle ça un spec script), le cinéaste a le droit d’aller voir un autre studio s’il entre en conflit avec Warner. Résultat : la major envisagerait de passer son tour sur le film, et laisser des concurrents le produire. Auquel cas, l’investissement de départ serait perdu. Ce qui ne serait pas très raisonné, mais bon… Deadline rapporte par ailleurs que si c’est le cas, et si Dobkin décide d’aller voir ailleurs, la major pourrait raviver un projet qui avait été mis au placard pour faire de la place à ARTHUR ET LANCELOT, à savoir le EXCALIBUR de Guy Ritchie. Le réal anglais a en ce moment les faveurs de Warner à la veille du probable carton en salles de SHERLOCK HOLMES 2, et a ainsi déjà récupéré la production d’un autre projet à soucis budgétaires, THE MAN FROM U.N.C.L.E.

Quoi qu’il en soit, ARTHUR ET LANCELOT n’est qu’un film parmi tous ceux ayant connu des désagréments de cet ordre cette année. Voilà deux jours, c’était PARADISE LOST d’Alex Proyas qui était jugé trop cher par Legendary Pictures (et Warner). Cet été, THE LONE RANGER était jugé irraisonné par Disney (de 250 millions, le budget est passé à 215 millions). Au printemps, Universal passait son chemin sur le très ambitieux THE DARK TOWER et quelques mois auparavant, avait déjà mis de côté le AT THE MOUNTAINS OF MADNESS de Guillermo Del Toro. Bref, oui, c’est la crise.

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