En salles : TUCKER & DALE FIGHTENT LE MAL et DETACHMENT

01-02-2012 - 08:49 - Par

Découvrez les chroniques de deux des films les plus intéressants de la semaine. Car non, il n’y a pas que LA VÉRITÉ SI JE MENS 3 qui sort en salles…

TUCKER & DALE FIGHTENT LE MAL : chronique

Quand deux rednecks affrontent des jeunes têtes à claques, mieux vaut se tenir à distance des tronçonneuses !

A l’exception d’Ash, intronisé « John McClane du gore » par la trilogie EVIL DEAD, le cinéma d’horreur est peu friand du beauf comme héros ultime. Une injustice désormais réparée avec TUCKER & DALE FIGHTENT LE MAL dans lequel deux bouseux naïfs deviennent les cibles d’une bande de djeun’s. Point de boogeyman donc, mais une illustration très sanglante de la Loi de Murphy où quiproquos et gags s’enchaînent à une vitesse métronomique. De MASSACRE à LA TRONçONNEUSE à VENDREDI 13 en passant par BLAIR WITCH, ce BIENVENUE CHEZ LES CH’TIS dopé à l’hémoglobine passe en revue trente ans de trouille cinéphilique pour le meilleur et pour le rire. Et alors que le résultat aurait pu facilement sombrer dans la caricature lourdingue, le film d’Eli Craig préfère jouer la carte de l’hommage sincère via une pelletée de clins d’œil judicieusement disséminés. Ici, les références n’écrasent jamais le propos. Au contraire, elles l’appuient pour mieux renverser les codes du genre. Porté par un duo vedette à l’alchimie évidente (mention spéciale à Tyler Labine particulièrement attachant), TUCKER & DALE FIGHTENT LE MAL est un pied de nez bien senti au survival aseptisé !

D’Eli Craig. Avec Tyler Labine, Alan Tudyk. Sortie le 1er février

DETACHMENT : chronique

Le réalisateur d’AMERICAN HISTORY X s’attaque au système scolaire américain. Attention, choc !

Pour son troisième film, Tony Kaye pose la question de l’empathie au sein d’un système éducatif (et donc d’une société) en voie de déshumanisation. Pour Henry Barthes (Adrien Brody), la réponse est toute trouvée : garder ses distances tout en restant à l’écoute. Nostalgiques du CERCLE DES POèTES DISPARUS, oubliez : DETACHMENT ne fait pas dans la guimauve pédagogue. Il préfère prendre le problème à la racine via une approche ultra réaliste qui rappelle la quatrième saison de l’excellente série SUR ÉCOUTE. Ici, les parents vomissent leurs frustrations à la face de profs au bord de l’implosion tandis que les élèves sombrent dans le nihilisme. Un malaise ambiant que soulignent parfaitement un montage malin et des images d’une troublante beauté. Dommage que le formidable cast (James Caan, Marcia Gay Harden, Christina Hendricks…) se voie parfois sacrifié au détriment d’un propos assené au marteau piqueur. C’est un peu ça DETACHMENT : une sorte d’ESPRITS REBELLES très sombre qui aurait troqué Coolio et ses bons sentiments contre une grosse dose d’antidépresseurs… ou de crack !

De Tony Kaye. Avec Adrien Brody, James Caan, Christina Hendricks. Sortie le 1er février

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