THE DICTATOR : chronique

20-06-2012 - 09:55 - Par

En ces temps géopolitiquement troublés, la « fine » équipe de BORAT vient mettre son grain de sel. Aladeen !

Après la moustache de BORAT et la mèche de BRÜNO, Sacha Baron Cohen se glisse cette fois derrière la barbe du général Aladeen, dirigeant incontesté de la grande République de Wadiya. Suite à une tentative d’assassinat foireuse en plein New York, ce dernier va tout faire pour reprendre sa place et empêcher la signature d’un traité de paix. Pour leur troisième méfait commun, le duo Sacha Baron Cohen / Larry Charles continue de tirer à boulets rouges sur la bienséance et le politiquement correct via un personnage-titre haut en couleurs. Il faut dire que dans le genre béotien bercé trop près du mur, Aladeen n’a rien à envier à Brüno et Borat. Raciste, macho, capricieux… ce dictateur-là est un de ces condensés de la bêtise humaine tels que les affectionne Cohen. L’occasion pour le « poilant sachant gratter » de titiller nos zygomatiques avec un nihilisme qui force le respect. Bis repetita ? Pas vraiment car THE DICTATOR laisse de coté tout dispositif hérité du documenteur pour mieux s’aventurer sur les sentiers de la fiction pure. Pas de place pour l’impro ou les happenings scandaleux, ici tout est scénarisé de A à Z. Un changement de cap bienvenu, puisqu’elle permet au film d’assumer sa condition d’hommage au burlesque dopé à l’Orangina rouge ! En s’affranchissant des contraintes inhérentes à ses précédents films, Sacha Baron Cohen se permet des délires purement cinématographiques et toise Adam Sandler dans le domaine de la blague graphique et sale. Contrairement à BRÜNO qui capitalisait trop sur la provoc’ au détriment de tout impact comique, THE DICTATOR permet à l’acteur de canaliser ses excès sans jamais se renier. Et si la forme change, le fond reste le même, à savoir une tenace volonté de repousser toujours plus loin les limites de la connerie (la bande originale uniquement composée de reprises orientalisées), quitte à se prendre les pieds dans le tapis. Loin d’être assagi, l’acteur ne lésine pas sur les vannes qui font mal via un florilège de dialogues à double sens dont le point culminant est un astucieux détournement du célèbre discours de Charlie Chaplin dans LE DICTATEUR. Moins audacieux et virulent que BORAT, THE DICTATOR a toutefois le mérite de persister dans la satire grasse. Alors oui, le résultat est parfois bancal mais un film qui s’ouvre sur un hommage à Kim Jong-il ne peut pas être totalement mauvais… Si ?

De Larry Charles. Avec Sacha Baron Cohen, Ben Kingsley, Anna Faris. États-Unis. 1h20. Sortie le 20 juin

Note de la rédaction : 3,5/5

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