MAGIC MIKE : Chronique

14-08-2012 - 15:47 - Par

Un film inconséquent mais foncièrement amusant sur les atermoiements du meilleur stripteaser de Floride.


Pour peu qu’on cherche à s’immerger dans une bulle de rien pendant 1h45, MAGIC MIKE relève de la perfection. Et ce qui est a priori un argument à charge est le plus beau compliment qu’on puisse faire à Steven Soderbergh et à Channing Tatum, initiateurs de ce film aérien. Il s’y raconte comment Mike, gogo dancer transpirant l’hormone mâle veut se donner les moyens de ses ambitions. Quelles sont-elles ? Monter sa boîte de design de meubles et posséder des parts du nouveau business du patron (Matthew McConaughey) du club Xquisite, où il affole les donzelles le week-end avec son déhanché fatal. Le jour où il rencontre Adam, un jeune paumé (Alex Pettyfer), il va l’initier au métier de stripteaser et rencontrer sa sœur (Cody Horn), une jeune femme pragmatique vivant à mille lieues de ses errances nocturnes. De l’enthousiasme démesuré de son nouveau poulain à l’indifférence de cette nouvelle amie, il va remettre tout son mode de vie en question. Dans le fond, voici un bien beau récit initiatique, servi tout en retenue par un Channing Tatum jouant parfaitement de ses charmes pour concerner le public. Les enjeux peinent à réellement convaincre, aucun grand sentiment d’urgence ne motive profondément MAGIC MIKE, mais mélancolique, il offre quelques entrées de réflexion (Quand devient-on vieux ? Ringard ? Irresponsable ?) pouvant réellement émouvoir.

Dans la forme, Steven Soderbergh a opté pour une narration toute légère, parfois même clippée, ponctuée de moments de franche poilade (on pense à McConaughey, toujours aussi impeccable dans un rôle assez improbable). Connu autant pour son côté bling (la saga OCEAN) que pour son goût du réalisme, Soderbergh dresse, à l’instar de LA FIÈVRE DU SAMEDI SOIR, un portrait du monde de la nuit ludique sans se priver de le filmer sans fard, comme un microcosme aux multiples embuscades. Un univers mené par la luxure, les egos démesurés et l’amour aveugle d’un argent qui coule à flot. À l’image, c’est un véritable ballet (la mise en scène est magistrale), fort de cadres extrêmement perspicaces et d’une photo tour à tour agressive et pastel, selon quel rêve américain (spirituel ou matériel) le scénario cherche à souligner ou à déconstruire. Malgré ses atours super cul et son pitch provocateur, MAGIC MIKE est une comédie de mœurs rusée, au sentimentalisme riant. Un film totalement euphorisant.

De Steven Soderbergh. Avec Channing Tatum, Alex Pettyfer, Cody Horn. États-Unis. 1h50. Sortie le 15 août.

Note : 4/5

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