ALEX CROSS : chronique

19-12-2012 - 09:00 - Par

Le personnage-phare de James Patterson s’offre une nouvelle vie sur grand écran. Est-ce bien raisonnable ?

Déjà incarné deux fois par Morgan Freeman dans LE COLLECTIONNEUR en 1997 et LE MASQUE DE L’ARAIGNÉE en 2001, le Dr Alex Cross – créé par l’auteur James Patterson – s’offre une origin story. Jusqu’ici, sur grand écran, ses aventures n’étaient pas bien brillantes alors pourquoi ne pas présenter à nouveau au public amnésique ce personnage de fin limier qui deviendra profiler consultant pour le FBI ? Exit Freeman. Après avoir été proposé au fabuleux Idris Elba, c’est finalement Tyler Perry, star de la communauté noire- américaine outre-Atlantique, qui s’y colle. Connu pour ses dons comiques, l’acteur de 43 ans, le visage poupon mais le regard foudroyant, s’offre ici une certaine crédibilité. Ce n’est pas non plus la révélation de l’année, mais il faut bien se raccrocher à la seule surprise du film. Le pitch ? Rebattu. Cross est un flic hyper perspicace qui traque un tueur hautement pervers. Ce dernier est tellement arrogant que, acculé et vexé, il s’en prend à la femme (enceinte, il va de soi) de l’enquêteur. L’affaire devient donc personnelle. Dans la peau du flingueur fou, on reconnaît Matthew Fox (voir p.61), amaigri et sec comme un coup de trique. Mais son exploit physique et son évident investissement sont démesurés face à un personnage hautement caricatural. Car à moins qu’on ne s’appelle Le Joker, se faire craquer les vertèbres et rire quand on a mal (pour expliquer à quel point on est insensible), ça ne fait vraiment plus l’affaire depuis une bonne vingtaine d’années. Ce n’est pas la moindre des ringardises émaillant ALEX CROSS, recyclant moult poncifs du thriller et autant de ressorts narratifs déjà usés jusqu’à la corde dans un paquet de produits désincarnés. Réalisée par Rob Cohen (XXX, LA MOMIE 3), cette nouvelle relecture est au minimum syndical de l’art cinématographique. En seconds rôles, Rachel Nichols, Ed Burns et (ô sacrilège) Giancarlo Esposito (BREAKING BAD) ont en bouche d’insipides dialogues, assez symptomatiques d’une écriture mécanique et scolaire. Un gâchis.

De Rob Cohen. Avec Tyler Perry, Matthew Fox, Ed Burns. États-Unis. 1h40. Sortie le 19 décembre

 

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