Cannes 2013 : Steven Spielberg président du jury

28-02-2013 - 06:34 - Par

Depuis le début de sa carrière, il a souvent arpenté le tapis rouge cannois en ou hors compétition. Cette année, il présidera les débats de la 66e édition du Festival de Cannes.

Après que la rumeur a sérieusement couru en 2007 pour la 60e édition – finalement présidée par Stephen Frears – puis quasiment chaque année depuis, c’est désormais chose faite : le Festival de Cannes a annoncé officiellement par voie de communiqué que Steven Spielberg serait le président du jury de la 66e édition, qui se déroulera du 15 au 26 mai prochains. Sans doute que les délais de production impromptus de ROBOPOCALYPSE ont sérieusement aidé à la chose.

La carrière de Steven Spielberg est intimement liée au Festival de Cannes. Ainsi, dès 1974 et son premier film de cinéma, SUGARLAND EXPRESS (DUEL étant un téléfilm), le réalisateur venait sur la Croisette en compétition, y raflant le Prix du scénario décerné par un jury alors présidé par René Clair. Ce fut la seule et unique fois que Spielberg vint à Cannes en compétition, mais il a ensuite foulé les marches du Palais plusieurs autres fois, hors compétition.

Ainsi, en 1982, il présentait en clôture E.T. – dernier film à être projeté dans l’ancien Palais – et y recevait une standing ovation de quinze minutes. Quelques heures plus tard, François Truffaut lui envoyait un télégramme disant : « Tu as plus ta place ici que moi ». Une référence à un des dialogues de Lacombe, personnage tenu par Truffaut dans RENCONTRES DU TROISIÈME TYPE (« Ils ont plus leur place ici que nous »). Par la suite, Spielberg présenta, toujours hors compétition LA COULEUR POURPRE en 1986, puis mit 22 ans avant de fouler de nouveau le sol de la Croisette, en 2008, pour INDIANA JONES ET LE ROYAUME DU CRÂNE DE CRISTAL. L’an dernier, LES DENTS DE LA MER était projeté à Cannes Classics en version restaurée et en avant-première mondiale. Retenu aux Etats-Unis par la postproduction de LINCOLN, Steven Spielberg avait alors gratifié le public d’un message vidéo.

Voilà en tout cas un choix des plus prestigieux pour le Festival de Cannes, qui se paie ici non seulement un véritable auteur qu’il a soutenu dès ses débuts mais aussi l’un des rares cinéastes dont le nom et le visage sont connus par le grand public dans le monde entier. Un cinéaste connu pour sa cinéphilie, son amour du cinéma européen (de Bergman à Truffaut) et sa fascination sans faille pour le storytelling.

Ci-dessous, le communiqué officiel du Festival de Cannes :

Paris, le 28 février 2013

Steven Spielberg, Président du Jury du 66e Festival de Cannes

« Mon admiration pour la façon inébranlable dont le Festival de Cannes défend le cinéma international est totale. Car Cannes est le plus prestigieux de tous les festivals, ce qui lui permet de continuer à affirmer que le cinéma est un art qui transcende les cultures et les générations. »

Succédant à l’italien Nanni Moretti, le réalisateur et producteur américain Steven Spielberg a accepté de présider le jury du 66e Festival de Cannes qui se déroulera du 15 au 26 mai prochain.

« Comme on dit outre-Atlantique, précise Gilles Jacob, Président du Festival de Cannes, Steven Spielberg est un regular de Cannes : Sugarland Express, Color Purple. Mais c’est E.T. que j’ai montré en 82 en première mondiale, qui a tissé des liens qu’on n’oublie pas. Depuis, j’ai souvent demandé à Steven de présider le jury, mais à chaque fois, il me répondait qu’il tournait. Aussi cette année, quand on m’a dit E.T. phone home, j’ai compris et j’ai répondu : enfin ! »

« Steven Spielberg nous a donné un accord de principe il y a deux ans, déclare Thierry Frémaux, Délégué général du Festival. Il a su se rendre disponible cette année pour être le nouveau Président du Jury. Plus je l’ai rencontré ces dernières semaines, plus j’ai senti que la tâche l’enthousiasmait. Ses films mais aussi son engagement tous azimuts font de lui, année après année, l’égal des plus grands cinéastes d’Hollywood. Nous sommes fiers de l’accueillir. »

« Le souvenir de mon premier Cannes remonte déjà à plus de 31 ans, a-t-il également déclaré au Festival, mais ça reste l’un des moments les plus forts de ma carrière. Depuis plus de six décennies, Cannes est une plate-forme incomparable destinée à faire découvrir des films extraordinaires venus du monde entier. C’est pour moi un grand honneur et un immense privilège de présider le jury d’un Festival qui ne cesse de prouver, inlassablement, que le cinéma est le langage du monde. »

Né dans l’Ohio en 1946 et passionné de cinéma dès son plus jeune âge, Steven Spielberg a vu l’un de ses premiers courts-métrages, Amblin, lui ouvrir les portes d’Universal télévision, qui produira ses premiers films. Très vite, le succès est au rendez-vous : Duel (1971), à l’origine un téléfilm, est si bien accueilli qu’il sort en salles. Son premier film pour le cinéma, Sugarland Express, sélectionné au Festival de Cannes en 1974, remporte le Prix du scénario.

Steven Spielberg va alors enchaîner avec une série de succès qui ont marqué l’histoire du cinéma mondial contemporain : Les Dents de la mer (Jaws, 1975), Rencontres du troisième type (Close Encounters of the Third Kind, 1977), Les Aventuriers de l’Arche perdue (Raiders of the Lost Ark, 1981) et enfin E.T (1982) présenté en clôture du Festival de Cannes, pour la dernière séance du Palais Croisette.

Steven Spielberg, c’est aussi Jurassic Park qui, en 1993 et comme nombre de ses autres films, bat des records de recettes aux Etats-Unis : ses films à grand spectacle renouvellent le genre du divertissement hollywoodien en renouant avec l’aventure et la science-fiction et touchent un très large public, toutes générations confondues.

Cette imagination foisonnante, qui caractérise Steven Spielberg et lui fait dire qu’il « rêve pour gagner sa vie », s’associe à une curiosité sans limite, un goût de l’innovation, et une maîtrise virtuose de la mise en scène. A côté de ses succès commerciaux, il étonne avec des films plus intimistes et engagés qui interrogent la conscience du spectateur : La Couleur pourpre (The Color Purple, 1986), L’Empire du soleil (Empire of the Sun, 1987), Always (1989) et La Liste de Schindler (Schindler’s List, 1993), qui lui apporte la consécration et plusieurs Oscars, dont celui de meilleur réalisateur.

Sa filmographie est un incessant va-et-vient entre le rêve et la réalité. Alternant entre films de divertissement et réflexions graves sur l’histoire, le racisme ou la condition humaine, elle témoigne de son aspiration à un monde pacifique et réconcilié.

En 40 ans de carrière, il a réalisé 27 films qui pour la plupart font date dans l’histoire du cinéma mondial : tout le monde a vu ou verra Il faut sauver le soldat Ryan (Saving Private Ryan, 1998), Minority Report (2002), Arrête-moi si tu peux (Catch Me If You Can, 2002), La Guerre des mondes (War of the Worlds, 2005) ou récemment Les Aventures de Tintin : Le Secret de La Licorne (The Adventures of Tintin: Secret of the Unicorn, 2011), son premier film en 3D.

Son Lincoln, portrait saisissant de celui qui a aboli l’esclavage aux Etats-Unis, connaît un grand succès dans son pays ainsi qu’en France où il a déjà attiré un million de spectateurs. Il a permis à Spielberg d’offrir à Daniel Day-Lewis son troisième Oscar de meilleur acteur masculin (ce qu’aucun autre acteur n’avait accompli jusqu’alors).

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