G.I. JOE : CONSPIRATION : Chronique

30-03-2013 - 11:30 - Par

La fine équipe des G.I. JOE est de retour pour casser du méchant mégalo. Cool ? Pas vraiment…

Trois ans après le mal aimé premier opus signé Stephen Sommers, les Joes reviennent pour montrer aux hommes de Cobra qui est le boss ! Il faut dire que nos trouffions n’ont pas trop apprécié d’avoir été victimes d’un Raid orchestré par le Président des États-Unis. Exit les gadgets hi-tech, le casting original (hormis un Channing Tatum dont le temps de présence à l’écran est ridiculement limité) et autres CGI à gogo, cette suite joue la carte du « réalisme ». Diantre. Sauf qu’à trop vouloir être terre à terre, le film de John M. Chu finit par perdre de vue les fondements même de la licence matricielle. Si G.I. JOE : LE RÉVEIL DU COBRA n’était effectivement pas un chef-d’œuvre, il avait au moins le mérite d’assumer totalement son statut de cartoon live. Un pur plaisir coupable d’une bêtise absolue mais en totale adéquation avec l’esprit G.I. JOE qui, à la base, fut un comics de propagande avant de devenir une série de figurines articulées axées sur le thème de l’armée. Essayez d’être sérieux avec ça ! D’autant qu’ici la notion même de réalisme sied mal à une intrigue digne des premiers JAMES BOND avec méchant mégalo à la clé. Un mélange à priori antinomique qui donne à G.I. JOE : CONSPIRATION un arrière gout d’accident industriel naviguant à vue entre hommage sincère aux séries B d’antan et blockbuster neurasthénique. Dommage car le film avait tous les ingrédients du divertissement bas de plafond mais jubilatoire, de ceux qui vous demandent de déposer votre cerveau à l’accueil avant de le récupérer au terme de deux heures d’explosions en tous genres. Et le plaisir est quasi là dès lors que G.I.JOE s’intéresse à Snake Eyes, personnage au charisme monstre qui parvient même à voler la vedette à Dwayne Johnson. Combats véloces, musique tonitruante et maître Shaolin (interprété par RZA) totalement à coté de la plaque, toute la partie qui lui est consacrée fleure bon le nanar rigolo. A contrario, le parcours des autres Joes se révèle beaucoup moins drôle car bien trop terrien et militaire dans son approche. Engoncé dans un sérieux papal peu approprié,  G.I. JOE : CONSPIRATION ne parvient jamais à impliquer réellement le spectateur et peine donc à lui procurer ce plaisir tant promis par une affiche très badass. À l’exception de Roadblock interprété par un Dwayne Johnson toujours aussi bon, le reste des personnages (et en particulier Jinx et Flint) se voit littéralement sacrifié sur l’autel d’une intrigue beaucoup trop linéaire et prévisible. On ne s’épanchera pas non plus sur Joe Colton (Bruce Willis) personnage au potentiel énorme réduit ici à attirer les fans de l’acteur au cours de brèves apparitions. Heureusement que Jonathan Pryce est là pour insuffler un peu de folie notamment au cours d’une séquence parodiant avec beaucoup de mauvais goût DOCTEUR FOLAMOUR. Il en résulte un film bicéphale, pris en sandwich entre une version premier degré et live de TEAM AMERICA et l’actioner totalement décomplexé qu’il voudrait être. G.I. JOE : CONSPIRATION finit donc par avoir le cul entre deux chaises !

De John M.Chu. Avec Dwayne Johnson, Bruce Willis, Adrienne Palicki. États-Unis. 1h50. Sortie le 27 mars.

 

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