Cannes 2013 : le palmarès

26-05-2013 - 18:50 - Par

Le jury de Steven Spielberg a fait les comptes et délivré son palmarès. Voici la liste des gagnants et notre analyse.

Cinq ans après ENTRE LES MURS de Laurent Cantet, la France repart donc de nouveau triomphale de Cannes puisque le jury présidé par Steven Spielberg a décidé de remettre une triple Palme d’Or (oui, triple, un geste exceptionnel) à LA VIE D’ADÈLE : pour le film d’Abdellatif Kechiche, mais aussi pour ses actrices Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos. Présenté quasiment en fin de festival, cette chronique de la passion amoureuse et dramatique unissant deux jeunes femmes issues de milieux sociaux différents avait reçu tous les louanges de la presse internationale. Quant à nous, si nous avions vu évidemment d’immenses qualités dans le film d’Abdellatif Kechiche, nous lui préférions TEL PÈRE, TEL FILS de Hirokazu Kore-eda, LE PASSÉ d’Asghar Farhadi et surtout INSIDE LLEWYN DAVIS des frères Coen, le véritable chef-d’œuvre de cette compétition.

Notre amour pour ces trois opus n’est toutefois pas déçu puisque TEL PÈRE, TEL FILS reçoit le Prix du Jury, LE PASSÉ repart avec un logique prix d’interprétation féminine pour Bérénice Bejo et INSIDE LLEWYN DAVIS avec le Grand Prix. Etrange, d’ailleurs, de ne pas voir TEL PÈRE, TEL FILS récompensé par un prix de plus grande envergure, tant ses thématiques avaient des résonances très spielbergiennes. Quant à INSIDE LLEWYN DAVIS, son exploration des affres de la création a forcément dû toucher le président du jury, mais l’on imagine que ce dernier a préféré récompenser un cinéaste n’ayant jamais obtenu la Palme, plutôt que les frères Coen, déjà couronnés pour BARTON FINK. D’autant que dans son discours d’introduction à la cérémonie de clôture, Steven Spielberg a vaillamment soutenu l’exception culturelle. Couronner un opus américain – quand bien même financé par la France – n’allait sans doute pas dans ce sens d’ouverture vers le monde.

Du côté des autres récompenses, Amat Escalante reçoit un prix de la mise en scène des plus mérités pour son polémique HELI, qui avait suscité des avis extrêmement polarisés après sa présentation à la presse le 15 mai dernier. Le cinéaste mexicain a d’ailleurs remercié « un jury courageux » et appelé à la fin de la souffrance de son peuple, dont l’existence est gangrénée par les cartels de la drogue. Jia Zhang-ke, lui, repart avec le Prix du scénario pour A TOUCH OF SIN, dans lequel il analyse, via quatre histoires différentes, la façon dont la Chine sombre peu à peu dans la violence en raison d’un capitalisme forcené aliénant son héritage culturel. Le réalisateur chinois était déjà venu deux fois à Cannes pour PLAISIRS INCONNUS en 2002 et pour 24 CITY en 2008, sans recevoir le moindre prix. Enfin, le prix d’interprétation masculine est allé à Bruce Dern pour sa performance délectable dans NEBRASKA d’Alexander Payne.

Le palmarès du jury s’avère en tout cas ouvert sur des horizons très variés et couronne globalement les favoris de la presse et des festivaliers. On note toutefois l’absence de LA GRANDE BELLEZZA de Paolo Sorrentino et BEHIND THE CANDELABRA de Steven Soderbergh, tous deux très bien reçus sur la Croisette et qui n’ont donc pas été rappelés sur la Croisette.

Ci-dessous, le palmarès complet :

Palme d’Or
LA VIE D’ADÈLE d’Abdellatif Kechiche
Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux pour LA VIE D’ADÈLE

Grand Prix
INSIDE LLEWYN DAVIS de Joel et Ethan Coen

Prix de la mise en scène
Amat Escalante pour HELI

Prix du Jury
TEL PÈRE, TEL FILS de Hirokazu Kore-eda

Prix du scénario
Jia Zhang-ke pour A TOUCH OF SIN

Prix d’interprétation féminine
Bérénice Bejo pour LE PASSÉ

Prix d’interprétation masculine
Bruce Dern pour NEBRASKA

Caméra d’Or
ILO ILO d’Anthony Chen

Palme d’Or du court-métrage
SAFE de Moon Byoung-gon

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