DARK SKIES : chronique

26-06-2013 - 08:43 - Par

L’invasion alien en mode intime et familial : ambitieux sur le papier, mais exécuté sans grande audace.

« Il y a deux possibilités : soit nous sommes seuls dans l’univers, soit nous ne le sommes pas. Les deux hypothèses sont tout aussi terrifiantes. » Cette citation d’Arthur C. Clarke – héros de la littérature SF, auteur entre autres de « 2001 : L’Odyssée de l’espace » – qui ouvre DARK SKIES, s’avère être une promesse trompeuse. Si l’on espérait que Scott Stewart (les très dispensables PRIEST et LEGION) jouerait d’ambiguïté et laisserait planer le doute sur l’existence ou non des E.T. et sur leur implication dans le récit, DARK SKIES n’est au final qu’un thriller horrifique linéaire, aux enjeux trop clairement exposés, aux rebondissements disséminés à une fréquence ultra calculée. Le tout, sans être terrifiant. Jamais la phrase sentencieuse de Clarke ne résonne-t-elle donc vraiment à la vue du film. Pourtant, DARK SKIES avait de quoi appâter a priori : une famille banale d’une banlieue résidentielle ordinaire voit son quotidien bouleversé quand leur maison est le théâtre de bizarreries nocturnes inexplicables. Peu à peu, chaque membre de la famille subit trous de mémoire et perte de contrôle de son corps. Sont-ils visités par des extraterrestres ? Ou atteints d’une névrose collective ? « Les aliens ne comptent pas venir pour détruire nos monuments ou piller nos ressources », lance un personnage spécialiste des « Gris ». Cette grille de lecture de l’invasion E.T. par l’intime, qui faisait notamment le sel de L’INVASION DES PROFANATEURS DE SÉPULTURES ou des premières saisons de X-FILES, offre à DARK SKIES ses meilleurs moments. Tout d’abord parce que les personnages sont au départ plutôt bien croqués et les acteurs convaincants. Ensuite parce que Stewart livre le portrait d’une famille en crise, rongée par des dissensions dues à des soucis financiers. La colère sous-jacente qui définit chaque protagoniste donne naissance à une tension palpable qui, encore une fois, aurait pu permettre à DARK SKIES d’asséner un véritable propos économique et social si le récit ne sombrait pas ensuite dans l’évidence et un classicisme éculé. Peu à peu, les personnages se font moins réalistes et dangereusement régis par des comportements désincarnés, voire absurdes. L’intrigue, elle, se pare de facilités handicapantes. Toutes les promesses de DARK SKIES s’effondrent ainsi assez rapidement et le troisième acte du film, qui ne ménage aucune place au mystère, finit d’en faire une série B sans grand relief.

De Scott Stewart. Avec Keri Russell, Josh Hamilton, Dakota Goyo. États-Unis. 1h36. Sortie le 26 juin

 

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