BROKEN CITY : chronique

26-06-2013 - 08:50 - Par

Un polar new-yorkais trop sage, sauvé par une fin cohérente mais surprenante pour un produit aussi calibré.

Ancien flic, Billy Taggart (Mark Wahlberg) est devenu détective privé après avoir été jugé pour meurtre et innocenté. À quelques jours des élections municipales, le maire de New York (Russell Crowe) l’engage alors pour enquêter sur sa femme (Catherine Zeta-Jones), dont les infidélités pourraient lui coûter un deuxième mandat. Mais alors qu’il pense avoir trouvé l’identité de l’amant, Billy doit se rendre à l’évidence : il y a autant de faux-semblants dans cette histoire de cocufiage que de coups fourrés à l’Hôtel de Ville. BROKEN CITY navigue dans les eaux troubles de la corruption ordinaire, dans un territoire hostile où chacun, du préfet de police aux promoteurs immobiliers en passant par les conseillers des candidats, n’est qu’un pion dans un grand échiquier où se confrontent les idéaux et les intérêts. Et le film d’Allen Hughes, lui, est moins finaud que son sujet. D’un côté, nous avons les hétérobeaufs qui veulent s’en mettre plein les fouilles, de l’autre, les gentils politiciens luttant pour le peuple de New York. Et au milieu de ce manichéisme rinçant, trônent, seuls, deux personnages vaguement intéressants. Celui de l’épouse adultère, dont la hargne féroce engagée pour le droit des gays et la détresse face à la vilénie de son mari auraient mérité d’être bien mieux exploitées. Et celui du privé, incarné par l’indétrônable tête de gondole de la côte Est (Mark Wahlberg, donc), ancien cocaïnomane alcoolique (cumulard) parti la fleur au fusil pour être le martyr de la politique propre. Un héros old school qui n’aime pas plus les puissants que les artistes indépendants qui salissent l’authenticité de son Brooklyn. Chaque protagoniste est malheureusement perdu dans une intrigue bête comme chou mais déroulée de manière faussement complexe, ponctuée de twists courus d’avance ou, c’est au choix, déjà révélés dans les diverses bandes-annonces (dont on vous déconseille la vision a fortiori). Malgré ce long fleuve tranquille scénaristique, le polar pépère BROKEN CITY a la bonne idée d’avorter les pistes romantiques données au début du film (il est même très pragmatique et très réaliste sur le sujet) et d’être cohérent jusque dans son dénouement, loin du happy end qui aurait semblé terriblement factice. Un très bon point pour lui.

D’Allen Hughes. Avec Mark Wahlberg, Russell Crowe, Barry Pepper. États-Unis. 1h48. Sortie le 26 juin

 

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