IMOGENE : chronique

07-08-2013 - 08:39 - Par

Portrait d’une girl next door larguée, IMOGENE sort de l’anonymat grâce à ses acteurs et notamment la géniale Kristen Wiig.

Imogene a tout dans la vie. Une carrière toute tracée de dramaturge à succès, un appartement new-yorkais, des amies haut placées qui baignent dans le luxe et surtout un Apollon de boyfriend à faire pâlir ses copines. Et puis, soudain, tout s’effondre, tout le monde lui tourne le dos et Imogene est de retour à la case départ : la maison familiale. Bref, sur le papier, rien de nouveau sous le soleil de la charmante petite comédie indé des losers magnifiques. Usant du conflit qui oppose New York, terre promise de tous les possibles, et le New Jersey, purgatoire sinistre des laissés-pour-compte, le film s’amuse gentiment du retour à l’envoyeur d’une Imogene qui croyait, tel Icare, pouvoir voler de ses propres ailes près du soleil de la Grosse Pomme. Il faut dire que sa famille est sacrément gratinée et que les réalisateurs n’ont pas lésiné sur les caricatures : une cougar accro aux jeux en guise de mère, un frère retardé qui communique avec les crabes et un beau-père de l’âge de sa belle-fille qui prétend être un agent de la CIA. Évidemment, c’est bien au cœur de cet univers dysfonctionnel insupportable que notre héroïne retrouvera un vrai sens à sa vie et, qui sait, peut-être le véritable amour. Alors qu’est-ce qui sauve de l’indifférence totale ce film sur des rails ? Il suffit du charme gauche et du sens de la comédie si particulier de l’excellente Kristen Wiig pour donner à IMOGENE le carburant nécessaire pour en faire un feel good movie décalé et sympathique. Fascinant de voir comment l’actrice se sort avec beaucoup de justesse des scènes les plus convenues. Oscillant toujours entre l’agacement d’une adolescente hystérique ou l’indolence feinte des adultes trop sûrs d’eux, Kristen Wiig donne du relief à son personnage en la rendant immédiatement attachante. Ses joutes verbales avec Darren Criss, très bon en jeune premier arrogant, donnent lieu aux meilleures scènes. On aurait aimé que les auteurs recentrent davantage le film sur ce duo et ose la comédie romantique de losers. Mais ils ont préféré le conflit de classes aux conflits amoureux, et IMOGENE de s’embourber dans un final trop fier de célébrer la différence pour être vraiment sincère. Dommage, car il y a, grâce à son interprète principale et quelques autres (notamment Matt Dillon), de jolis moments tendres et un peu loufoques dans un ensemble un peu maladroit.

De Shari Springer Berman et Robert Pulcini. Avec Kristen Wiig, Darren Criss, Matt Dillon. États-Unis. 1h43. Sortie le 7 août

 

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