RED 2 : chronique

28-08-2013 - 10:10 - Par

Les retraités de RED reprennent les armes pour une comédie d’action qui dépasse difficilement l’exercice de la redite. À une différence près : Lee Byung-hun.

« Ça se regarde » pourrait passer pour la pire des insultes, mais RED 2, « ça se regarde » bien. Comme RED finalement, succès surprise de 2010. D’ailleurs, la comédie d’action de Robert Schwentke et cette suite, réalisée par Dean Parisot, se ressemblent dangereusement. On ne note ni valeur ajoutée dans l’intrigue, ni amélioration du production design (les deux films sont diablement laids) ni ambition narrative supplémentaire, à part celle d’emmener les personnages dans un globe-trotting Paris-Londres- Moscou pour faire voir du pays au spectateur. Ici, suite à une vieille affaire datant de la guerre froide, Frank Moses (Bruce Willis) devient la cible de la CIA et du MI6, lui qui est pourtant confortablement installé dans une vie de routine avec sa douce (Mary-Louise Parker) – un spécimen féminin extrêmement désagréable. Il va devoir tenter d’échapper aux balles mais surtout retrouver la trace d’un engin nucléaire que tout le monde s’arrache, aux côtés des inénarrables Marvin (John Malkovich) et Victoria (Helen Mirren). Le cahier des charges très clair installé dans le premier opus l’oblige à croiser bon nombre d’hurluberlus armés jusqu’aux dents : ex-amante nymphomane (Catherine Zeta-Jones), empoisonneur amateur de vin (David Thewlis) ou Moscovite très porté sur le violet (Brian Cox). Heureusement, au beau milieu de ce bestiaire coloré et prévisible, trône Lee Byung-hun, Sud-Coréen hyper charismatique qui, dans la peau du meilleur tueur à gages du monde (c’est dit deux fois dans le film), vole littéralement les scènes à qui a osé lui donner la réplique. On note d’ailleurs que l’acteur (vu notamment dans J’AI RENCONTRÉ LE DIABLE ou G.I. JOE) relève le niveau de l’action pure, et n’a besoin d’aucun artifice en CGI pour paraître méchamment badass. Chacune de ses apparitions rehausse notre intérêt, pourtant émoussé par des dialogues à rallonge et par des scènes de transition sans grand intérêt. Oui, on s’ennuie ferme à quelques reprises. Reste la partition enchanteresse de John Malkovich, encore une fois impeccable, et des répliques très savoureuses autour des hauts et des bas conjugaux de Moses. Parce que finalement RED 2 est un peu une comédie romantique, vaguement un thriller… un comic- book movie, aussi. Il est bordélique et manque indéniablement d’une vision forte qui pourrait l’emmener au-delà du divertissement gentiment regardable pour le porter vers le cinéma d’action rigoureux. En l’état, il ne fait ni chaud ni froid. Sans faire de vague, sans coup d’éclat.

De Dean Parisot. Avec Bruce Willis, John Malkovich, Lee Byung-hun. États-Unis. 1h56. Sortie le 28 août

 

Pub
 
 

Les commentaires sont fermés.