Toronto 2013 : ALL CHEERLEADERS DIE / Critique

07-09-2013 - 02:58 - Par

De Lucky McKee et Chris Sivertson. Avec Caitlin Stasey et Brooke Butler. Midnight Madness (Ouverture).

Pitch : Lorsqu’une tragédie frappe Blackfoot High, l’outsider et rebelle Maddy Killian choque ses camarades en rejoignant l’équipe des pom pom girls. Ce qui entraîne une violente dispute entre Maddy et son ancienne petite amie, Leena Miller – une solitaire portée sur les Arts wiccans. Après une confrontation avec l’équipe de foot, Maddy et ses nouvelles amies cheerleaders se retrouvent embrigadées dans une aventure surnaturelle et destructrice…

En 2001, Lucky McKee et Chris Sivertson débutaient leur carrière en codirigeant ALL CHEERLEADERS DIE, dont la tagline jouait la carte du comique troupier : « La preuve que les blondes ont un cerveau ». Douze ans plus tard, rebelote : le duo nous présente le remake de leur premier opus, qu’ils coécrivent et coréalisent de nouveau. Depuis, Lucky McKee s’est fait un nom, notamment avec MAY, RED ou THE WOMAN (récompensé dans plusieurs festivals), tandis que Chris Sivertson s’est fait la main sur des projets passés davantage inaperçus comme THE LOST ou I KNOW WHO KILLED ME. Visiblement, les deux garçons n’ont pas des masses envie de se poser et de sombrer dans la facilité. Avec ALL CHEERLEADERS DIE deuxième du nom, ils livrent un de ces films dont on ne sait si on doit en rire ou en pleurer. Les plus anciens se demanderaient s’il s’agit de lard ou de cochon. Car ici, les deux compères se lancent dans une œuvre de déconstruction du genre qui devrait en désarçonner plus d’un – il suffit de compter le nombre de spectateurs qui ont quitté la salle. ALL CHEERLEADERS DIE, après une introduction de teen movie lambda, dégénère très rapidement dans le grand n’importe quoi et dans le fourre-tout le plus bordélique mélangeant comédie, slasher, chronique « sociologique » de la jeunesse américaine, film de pom-pom girls, de vampires, de sorcières, de magie noire… Autant dire qu’entre une scène de fête au bord de la piscine et une séquence de chasse à la donzelle dans les bois, entre des élans meurtriers et des émois lesbiens, entre un festin cannibale et un dépucelage dans les toilettes du bahut, difficile de savoir sur quel pied danser. Pourtant, si ALL CHEERLEADERS DIE dérape parfois vers des territoires parodiques douteux, impossible de décrocher. Le jeu étant de se demander ce que McKee et Sivertson vont inventer dans la scène d’après. S’ils vont parvenir à faire encore plus stupide et méta. La réponse ? Oui. À chaque fois. ALL CHEERLEADERS DIE est une fuite en avant perpétuelle, une compétition de surenchère totalement vaine où les dialogues absurdes concurrencent le mauvais goût le plus éhonté. Pas sûr que cet OFNI s’imprimera longtemps dans nos mémoires mais l’espace d’un instant, il nous aura au moins appris, avec le sourire et une belle énergie, qu’il y a quelque chose de franchement jouissif à voir des pom-pom girls en foutre plein la gueule au quaterback du lycée.

De Lucky McKee et Chris Sivertson. Avec Caitlin Stasey, Sianoa Smit-McPhee, Brooke Butler. États-Unis. 1h30. Prochainement

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