TURBO : chronique

16-10-2013 - 10:03 - Par

Dreamworks présente Turbo, escargot rapide et furieux, héros d’une animation hilarante et porteuse de beaux messages.

La beauté de la différence. La nécessité d’avoir des rêves. Le droit pour tous à les réaliser. Voici un long-métrage tout public et consensuel dans les valeurs qu’il défend. Mais ces messages, essentiels, sont toujours bons à rappeler aux mouflets. Depuis deux ou trois ans maintenant, Dreamworks Animation réussit là où Pixar peut éventuellement échouer. En livrant des histoires très simples mais particulièrement émouvantes, et avec une écriture enlevée et un humour imparable, le studio est peut-être moins auteurisant que son concurrent, mais il tend à être plus généreux. TURBO en est l’exemple parfait. Theo est un escargot qui rêve de vitesse mais la réalité, c’est qu’il est la risée de sa meute et que son frère Chet désespère. Un soir de déprime, alors qu’il est juché sur un pont au-dessus de l’autoroute, c’est l’accident : happé dans le moteur d’un bolide, il devient le premier gastéropode ultrarapide de son espèce. Le destin va le mettre sur la route de Tito, cogérant d’un fast-food mexicain, qui organise des courses d’escargots en « tunant » leur coquille. Le jeune restaurateur voit en l’extraordinaire animal le symbole d’une nouvelle vie où les clients se précipiteraient en masse sur la terrasse du Dos Bros Tacos. Tito et Theo, deux doux rêveurs, ne voient qu’une option : participer à la course mythique des 500 miles d’Indianapolis pour se faire connaître. Évidemment, le duo de choc va transcender sa condition, mais TURBO n’est pas qu’une œuvre poétique aux fulgurances oniriques, déplorant le piètre destin des Helix de nos jardins. C’est aussi une vraie comédie, traitant avec dérision – mais clairvoyance – des affres de la célébrité, faisant d’un mollusque l’objet d’une vidéo virale (excellente) et le plus grand rival de Guy Lagagne, champion québécois en plein égo trip. Des gags un peu osés et des vannes assassines, il y en a des tas dans TURBO. Qu’un escargot replet verse dans la ninja attitude ou qu’une vieille esthéticienne d’un mètre-moins-vingt, un poil vulgos, ait la gouaille du drolatique Ken Jeong (les acteurs prêtant leur voix aux personnages sont particulièrement bien castés), tout est fait dans le souci de la gaieté et de la bienveillance. Plusieurs fois, c’est même le fou rire total face à un détail, une musique, ou une réplique bien sentie. Peu de films parviennent à véhiculer une telle bonne humeur, et à déployer une énergie si vive à sublimer l’amour fraternel et l’amitié face à l’adversité. Et même à rendre leur fierté aux laissés-pour- compte du rêve américain. TURBO, ou la version diablement joyeuse de FAST & FURIOUS.

De David Soren. Avec les voix de Ryan Reynolds, Paul Giamatti, Michael Peña. États-Unis. 1h34. Sortie le 18 octobre

 

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