HOMEFRONT : chronique

08-01-2014 - 09:29 - Par

La rage de Jason Statham s’abattra sur quiconque kidnappera son chat, décapitera sa peluche et appellera sa fille la « petite connasse ».

Ancien agent des Stups infiltré au sein de bikers dealers, Broker (le Stath’) emménage dans un patelin bucolique et reculé des States pour échapper à la vengeance du groupuscule de narcotrafiquants et offrir à sa fille de 9 ans un joli cadre de vie. Malheureusement, le sort s’acharnant, ce charmant village est peuplé de rednecks camés jusqu’à l’os. Une querelle de voisinage et c’est le drame. Broker se fait un ennemi : Gator (James Franco), chef cuistot de la méthamphétamine bas de gamme, criminel retors qui lui ferait bien la peau, et oncle d’une brute haute comme trois pommes qui cherche des noises à miss Broker Jr. Broker voit bien que la plus grande diplomatie ne mènera à rien : quand on lui kidnappe son chaton, Luther, et qu’on souille Bunny, la peluche de sa fifille, il va devoir jouer des poings. Accessoirement, sa couverture est complètement grillée. Ce qui différencie vaguement HOMEFRONT d’une Stathamerie lambda, c’est qu’ici l’action star britannique incarne, vous l’aurez compris, un papa poule qui fait son max pour ne pas tomber dans une infernale spirale de violence. Alors, Jason sourit, rigole, fait des guilis, drague même, pour avoir l’air d’un homme normal, mais – et c’est le destin qui accable l’acteur – va finir par faire ce qu’on lui demande de faire pour vendre des tickets de cinéma : péter des têtes. Ici, il est au sommet de son art, filmé par une caméra par trop nerveuse qui ne lui rend pas forcément honneur… Le réalisateur Gary Fleder tente bien quelques expérimentations de montage, histoire de dynamiser un rythme plus proche de celui du thriller que du film d’action, mais le fort d’HOMEFRONT réside ailleurs. D’abord, dans ses personnages, qui ont réellement de la chair (le scénario est signé Stallone) ; ensuite, dans son ambiance poisseuse et péquenaude ; aussi, dans ses face-à-face étranges entre les deux protagonistes du film (James Franco toisant avec une arrogance folle un Statham hyper premier degré, ça n’a pas de prix) ; et enfin, dans ses dialogues géniaux prononcés par un père de famille passablement agacé et sévèrement musclé, du style « il faut beaucoup d’entraînement pour ne pas montrer qu’on a peur » ou « tu me rends mon chat, le poil bien lustré ». Il y a toute une escalade d’humiliations dans HOMEFRONT qui le rend, si ce n’est bon, du moins jubilatoire. Et puisque le Statham movie est devenu un genre en soi, honnête et qui vaut ce qu’il vaut, disons qu’ici, c’est le haut du panier.

De Gary Fleder. Avec Jason Statham, James Franco, Kate Bosworth. États-Unis. 1h40. Sortie le 8 janvier 2014

 

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