THE AMAZING SPIDER-MAN 2 : chronique

11-05-2014 - 18:12 - Par

Après un premier volet réussi, la saga rebootée sombre dans la surenchère. Restent les acteurs et quelques beaux moments.

Rebooter la franchise SPIDER-MAN quelques années après la trilogie de Sam Raimi : la tâche offerte à Marc Webb en 2012 tenait du sacerdoce suicidaire. Pourtant, bien qu’il fût obligé de se pencher de nouveau sur la genèse de l’Araignée, le réalisateur était parvenu dans THE AMAZING SPIDER- MAN à bâtir un blockbuster patient, plus intime qu’explosif. Un reboot convaincant et attachant, car arborant au final un point de vue et une facture s’éloignant des opus de Raimi. La déception n’est ainsi que plus marquée à la découverte de cette suite. Enfin débarrassé de la genèse du personnage, Webb pouvait être plus libre, mener Spidey vers de nouveaux horizons et imposer encore davantage son regard. Malheureusement, THE AMAZING SPIDER-MAN 2 semble dénué de personnalité et s’en dégage la sensation qu’il s’agit davantage d’un projet de producteur servant des plans au long terme qu’une œuvre de cinéaste. Comme l’était IRON MAN 2 en son temps. Avalanche de méchants que l’on reverra dans les prochains films, références appuyées à une conspiration qui mènera au spin-off SINISTER SIX… THE AMAZING SPIDER-MAN 2 ne fait que poser les pierres d’un édifice futur, là où son prédécesseur, même s’il visait déjà cette narration sérielle, avait l’intelligence de ne pas faire passer au second plan sa dramaturgie. Trop occupée à construire un hypothétique shared universe, cette suite bâcle le traitement de ses propres enjeux, accumule les scènes répétitives, les dialogues didactiques et explicatifs, les effets de manche appuyant chaque nœud dramatique jusqu’à les éventer. Pire, les doutes de Peter Parker (toujours campé à la perfection par Andrew Garfield) apparaissent plus comme des atermoie- ments évoluant au fil du vent que comme de vrais questionnements psychologiques. Trop long et trop éparpillé, THE AMAZING SPIDER-MAN 2 semble malade et bancal, dévoré par un humour teenage encombrant, quelques personnages secondaires cartoonesques insupportables (le Dr Kafka) et des velléités spectaculaires mal dosées. Pourtant, émergent ça et là quelques beaux moments, où Webb touche du doigt la quintessence du super- héros : l’élan avec lequel il aborde le pouvoir de fascination et d’inspiration de Spidey sur les enfants s’avère même poignant. Tout comme le dernier acte : maîtrisé, sobre et émotionnellement dense, il aurait presque pu faire l’objet d’un long-métrage à lui seul. On ne peut donc qu’enrager que THE AMAZING SPIDER-MAN 2 ne soit pas au diapason de ces fugaces moments de grâce.

De Marc Webb. Avec Andrew Garfield, Emma Stone, Jamie Foxx. États-Unis. 2h21. En salles.

 

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