FAST & FURIOUS 7 : chronique

30-03-2015 - 09:02 - Par

Folie esthétique, idées à la pelle, générosité sans faille et beaucoup d’émotion : FAST & FURIOUS 7 fait encore mieux que ses prédécesseurs.

Certains recherchent le frisson. Mais la seule chose réelle, c’est la famille. » Derrière cette réplique lâchée par Dom à Brian dans FAST & FURIOUS 7 se cache plus que la philosophie chamallow de Vin Diesel : il s’agit de la clé pour décoder ce qu’est devenue la franchise. À savoir un mastodonte inépuisable d’acier, de bruit, de fureur dans lequel RIEN ne fait sens, à part les relations entre personnages. Peut-être encore plus que dans les volets 5 et 6, l’idée de réalisme est totalement bannie de FAST & FURIOUS 7. En dehors des sentiments des héros, la réalité n’existe pas. Un exemple parmi d’autres? Ici, Vin Diesel soulève une super car à mains nues – en smoking et sans ciller. Conscient de ce qu’il est, ne lésinant jamais sur l’ironie et le clin d’œil, FAST & FURIOUS 7 oublie son scénario utilitaire et a pour ambition d’offrir une expérience insensée et extrême de cinéma – et ne faillit pas. De quoi le rapprocher de TRANSFORMERS : L’ÂGE DE L’EXTINCTION. À l’instar du blockbuster de Michael Bay, FAST & FURIOUS 7 accélère le pouls, tord le bide, use le nerf optique et défie le tympan. Un pur exercice de style et de déconstruction du chaos, dans lequel James Wan prouve une nouvelle fois l’intelligence et la puissance de sa mise en scène. D’une maîtrise technique époustouflante –découpage, montage, sound design: tout est précis bien qu’énergique –, FAST & FURIOUS 7 est un monstre dopé aux hormones. Chaque plan est « sur-iconisé », chaque image « sur-virilisée », chaque montée de tension « sur-construite », mais derrière cette carrure imposante se cache une minutie d’orfèvre. Dans sa détermination à enfoncer toute limite, Wan aligne les idées inouïes (une présentation hors-champ et à rebours de la folie meurtrière de Jason Statham), les séquences fantasmatiques (une poursuite dans L.A. débutant sans musique et à la lumière cramée très 70’s), des bastons d’une brutalité et d’une vigueur imparables (dont une entre Diesel et Statham, sur des chœurs féminins d’opéra !). Mais FAST & FURIOUS 7 a beau se rapprocher d’un épisode en live action de BIP BIP & LE COYOTE, quand la poussière retombe, quand le frisson est passé, reste un cœur. La famille, donc. Frappé par le décès de Paul Walker, FAST & FURIOUS 7 rend évidemment hommage à l’acteur lors d’une scène finale poignante et un superbe dernier plan. Là encore, rien ne fait vraiment sens narrativement. Rien n’est réel, tout n’est que méta –ce n’est pas Brian O’Conner que l’on quitte mais Paul Walker. Pourtant, c’est paradoxalement du regard factice en CGI de l’acteur qu’émerge une réelle et profonde émotion.

De James Wan. Avec Vin Diesel, Paul Walker, Jason Statham. États-Unis. 2h18. Sortie le 1er avril

 

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