ENTOURAGE : chronique

24-06-2015 - 08:34 - Par

ENTOURAGE : chronique

La série HBO créée par Doug Ellin et produite par Mark Wahlberg s’offre un long-métrage d’une fidélité sans faille.

Entourage-PosterLe réalisateur Doug Ellin fait un réel effort pour rallier à sa cause les spectateurs qui n’auraient pas vu la série, via un vrai/faux reportage sur Vincent Chase et sa clique dans le Piers Morgan Show, résumant leur oisive existence et leurs faits d’arme professionnels. ENTOURAGE – le film nous semble pourtant tout à fait réservé à ceux qui sont familiers du concept initial. Et même à ceux qui l’aiment. Si vous avez les aventures télévisuelles de Vince, Turtle, Drama et E. en horreur, le 24 juin prochain, économisez dix euros. En revanche, si vous avez dévoré les saisons en marathon, si vous trouviez que le vide narratif de la série était ce que la télévision américaine a livré de mieux depuis le début du nouveau millénaire, préparez-vous. ENTOURAGE – le film, sorte de méga épisode d’une centaine de minutes, est d’une fidélité exemplaire à son modèle. D’ailleurs, l’histoire démarre là où on l’avait laissée : quelques semaines après que Vince s’est marié, il est déjà divorcé. Dans le cadre de ses nouvelles fonctions, Ari lui propose un gros rôle, mais la star, en mal de crédibilité, veut passer à la réalisation. Son film devient un gouffre à fric et l’investisseur privé texan qui a parié sur lui (Billy Bob Thornton) envoie son fils (Haley Joel Osment) à Los Angeles pour reprendre les rênes. D’aucuns diraient que ce que vous venez de lire ne fait pas un film. C’est mal connaître le cahier des charges d’ENTOURAGE, visant à raconter le quotidien aussi excentrique qu’étrangement banal de ces gens qui font Hollywood et à souligner à quel point ces magnifiques films américains ne sont que les produits de litres de vent brassés, de guerres d’égo, de paris risqués et de discussions absurdes avec des mecs qui n’y connaissent rien. Une satire sans aucune méchanceté, mais reposant sur une ironie bienveillante, une écriture virevoltante et des caméos. Et c’est là qu’ENTOURAGE atteint une sorte de grâce méta : quand il explique clairement que le problème de l’industrie aujourd’hui, c’est qu’elle détourne l’attention du public grâce aux stars, qu’elle n’a plus besoin du cinéma tant qu’il y a des vedettes. Une scène du film, impliquant un plan d’une poignée de secondes sur Pharrell, l’illustre clairement. ENTOURAGE n’a jamais eu besoin de raconter quoi que ce soit pour être hautement divertissant. Les scènes s’enchaînent, toujours plus drôles, plus tendres, plus assassines, les punchlines jaillissent, le tourbillon de vide et le namedropping sont enivrants. À partir du moment où ENTOURAGE ne ment jamais sur sa véritable identité et prend son dérisoire très au sérieux, alors ne tient qu’à nous d’en rire juste pour rire.

De Doug Ellin. Avec Adrian Grenier, Jeremy Piven, Jerry Ferrara. États-Unis. 1h40. Sortie le 24 juin

4Etoiles

Pub
 
 

Les commentaires sont fermés.