Toronto 2015 : JANIS – LITTLE GIRL BLUE / Critique

15-09-2015 - 08:15 - Par

Toronto 2015 : JANIS - LITTLE GIRL BLUE / Critique

Un documentaire plutôt standard et guère surprenant, mais qui reste émouvant de par la figure-même de Janis Joplin.

Connue et révérée pour son excellent WEST OF MEMPHIS, Amy Berg – dont on attend toujours de découvrir chez nous OPEN SECRET et le film de fiction EVERY SECRET THING – présente à Toronto son documentaire sur Janis Joplin, JOPLIN – LITTLE GIRL BLUE. Formellement, Berg ne fait pas grand effort pour sortir des mécanismes habituels du genre. Elle réunit donc images d’archives et témoignages de proches en face caméra (les fameuses ‘têtes parlantes’) pour conter le destin de la chanteuse à la voix d’or, mais y ajoute une belle idée : une voix off lit des lettres que Janis avait adressées à sa famille. Avec ce décorum classique, Berg parvient tout de même à dresser un portrait souvent fin et intéressant de la chanteuse. De ses complexes physiques aux humiliations qu’elle a subies, en passant par ses élans rebelles, sa trop grande empathie l’ayant mené aux paradis artificiels ou sa quête effrénée d’amour (ce qu’elle nommait l’ambition), Janis apparaît ici dans toute sa grandeur et toute ses insécurités. Drôle, tendre, dramatique, JANIS renvoie parfois directement à THE ROSE, le portrait fictionnel de la musicienne avec Bette Midler, notamment dans ces longues scènes d’archives où Berg laisse Joplin s’exprimer en chansons. JANIS n’a clairement pas la malice narrative ni la puissance dramaturgique d’AMY, mais lorsque Berg en vient à sa conclusion et que retentissent les premières notes de la superbe « Little Girl Blue », l’émotion est bel et bien là. Sans doute parce que quarante-cinq ans après s’être éteinte, la voix de Janis Joplin n’a toujours pas trouvé d’équivalent – mis à part peut-être celle… d’Amy Winehouse.

De Amy Berg. Documentaire. États-Unis. 1h46. Sortie le 6 janvier 2016.

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