Toronto 2015 : THE GIRL IN THE PHOTOGRAPHS / Critique

16-09-2015 - 02:00 - Par

Toronto 2015 : THE GIRL IN THE PHOTOGRAPHS / Critique

Un tueur en série, une demoiselle en détresse, une maison près d’un lac. Un slasher comme on n’en fait plus – et il y avait peut-être une raison.

Colleen, caissière d’un supermarché de Spearfish, bourgade du Dakota du Sud, découvre sur son lieu de travail des photos de cadavres de jeunes femmes qui semblent lui être destinées – à chaque fois, elle seule peut les trouver. À Los Angeles, un photographe célèbre comprend que les clichés sont des parodies de son travail et décide de se rendre à Spearfish pour cerner son plagiaire – un (ou plusieurs) tueur(s) en série particulièrement vicieux. Avec THE GIRL IN THE PHOTOGRAPHS, Nick Simon (scénariste du réussi QUAND TOMBE LA NUIT), signe sans aucun doute le slasher le plus pur jus qu’on ait vu depuis bien longtemps. Tellement pur jus qu’il en devient gênant. S’ouvrant sur une citation intrigante et prometteuse de Williams S. Burroughs sur le caractère obscène et sinistre de la photographie puis sur une première séquence classique mais efficacement sordide, THE GIRL IN THE PHOTOGRAPHS ne fait ensuite qu’aligner, le plus sérieusement du monde, les effets éculés et les poncifs. L’héroïne est une jolie jeune femme d’une bourgade rurale qui s’ennuie et rêve d’ailleurs ; son petit-ami, un prolo un peu violent et très collant ; on trouve ici une maison dans les bois près d’un lac – où, évidemment, personne n’a de réseau ; le tueur porte un masque – sans doute l’un des rares éléments graphiques vraiment réussis du film. Quant au découpage de Nick Simon, il accumule des plans tellement courus qu’on les verrait arriver les yeux fermés – le tueur se trouve toujours derrière l’héroïne quand elle se baisse sur son évier pour se brosser les dents. On passera rapidement sur la narration la plus absurdement lâche qui soit – personne ne semble vouloir enquêter pour cerner le mystère des photos et éventuellement comprendre les événements. Reste la performance cynique et arrogante de Kal Penn (DR HOUSE, HAROLD & KUMAR) en photographe de mode odieux parodiant Terry Richardson, qui a le mérite de faire passer le temps. Déjà vu milles fois – et en bien mieux –, THE GIRL IN THE PHOTOGRAPHS bénéficie pourtant de quelques noms prestigieux au générique : le regretté Wes Craven est producteur exécutif tandis que la photographie est assurée par l’immense Dean Cundey (HALLOWEEN, THE THING, FOG, RETOUR VERS LE FUTUR…). Pour eux aussi, on tentera d’oublier au plus vite.

De Nick Simon. Avec Claudia Lee, Kal Penn, Kenny Wormald. États-Unis. 1h35. Prochainement

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