LEGO NINJAGO : chronique

11-10-2017 - 14:42 - Par

LEGO NINJAGO : chronique

La fameuse ligne de Lego s’offre un film de haute tenue, mais totalement hystéro. Trop ou pas assez con ?

Figurines adorées des enfants, les Lego Ninjago forment un univers à part entière, où Maître Wu initie au Spinjitsu (un art martial mi-toupie mi-ju-jitsu) des ados devenus ninjas pour combattre une ribambelle de vilains, notamment Garmadon, le frère de Wu. Entre-temps, cette ligne de jouets est devenue une série populaire, à l’animation un peu bâclée. Le Warner Animation Group (le WAG), à qui l’on doit déjà LA GRANDE AVENTURE LEGO ou LEGO BATMAN, lui consacre enfin un long-métrage, d’une qualité formelle impeccable. Bien que le film soit entièrement réalisé en CGI, tout est dessiné et animé afin de mimer le stop-motion. Plus encore que pour ses deux premiers LEGO, le WAG a donc créé avec un souci du détail qui force l’admiration un film plein de vie et d’amour du miniature: il y a des numéros de série sur les objets, des logos Lego comme sur les vrais jouets, l’impression d’usure, des rayures ou des salissures sur les petits personnages, comme si l’aventure qui se déroulait sous nos yeux nous était racontée par un gamin particulièrement inventif. Mais c’est le cas ! Se délectant du pouvoir de la mise en abyme, LEGO NINJAGO démarre en live action alors qu’un jeune Occidental, un peu raillé par ses copains, trouve refuge dans une échoppe orientale. Le commerçant, joué par Jackie Chan, va alors lui raconter la formidable histoire des Ninjago. Et plus particulièrement celle de Lloyd, un ado rejeté par ses camarades d’école parce qu’il est le fils de Garmadon. Ce dernier, père démissionnaire et terroriste notoire, ne cesse de vouloir faire main basse sur le royaume de Ninjago… Mais Lloyd et une poignée de copains sont en fait des ninjas, formés par Maître Wu à contrer les attaques de Garmadon. Rejouer la sérénade de la famille dysfonctionnelle en mode arts martiaux? KUNG FU PANDA avait déjà eu l’idée de cette profonde quête identitaire à coups de pied circulaires. Mais ici, ne cherchez pas le confort du film familial. LEGO NINJAGO est balayé par le souffle infernal du tout-images et du lolcat. Avec ironie ? Ça reste à voir. Rythme hystérique, cacophonie de dialogues, bouillie de couleurs (due notamment à la juxtaposition d’éléments visuels complexes), intrusion furtive d’extraits YouTube… La générosité de la démarche n’empêche pas l’expérience d’être excluante. Certains running gags sont d’une efficacité redoutable, mais l’humour reste souvent à hauteur d’enfants. Le concept loufoque Lego gagne à servir des films théoriques ou parodiques, bref, un cinéma plus postmoderne que traditionnel. Cependant LEGO NINJAGO est aussi plombé que littéralement sauvé par sa débilité, car il manquerait plus qu’il se prenne réellement au sérieux…

De Charlie Bean, Paul Fisher et Bob Logan. Avec les voix originales de Justin Theroux, Jackie Chan. États-Unis. 1h40. Sortie le 11 octobre

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