Peak TV, binge watching et nouvelle sériephilie

21-12-2017 - 18:02 - Par

Peak TV, binge watching et nouvelle sériephilie

La fin d’année rime avec cadeaux, sapin et bûche. C’est aussi l’occasion d’effectuer un bilan sur une année de séries, ce qu’elles nous ont réservé et ce qu’elles ont dit de notre monde.

 

Les mouvements dans la tectonique des plaques sérielles s’accompagnent très souvent d’un nouveau diffuseur ou d’un autre mode de diffusion. À l’orée des années 2000, c’est HBO qui consacra la décennie à venir d’un autre âge d’or. Pour les années 2010, c’est Netflix, le binge watching et la Peak TV qui joueront les perturbateurs.

La Peak TV, c’est l’explosion de la production de séries aux États-Unis. Les chiffres sont croissants, vertigineux et ont doublé en une poignée d’années. Toutes les chaînes veulent et ont leurs productions maison. Netflix impose un rythme de nouveautés réparties sur toute l’année ; Apple va entrer dans la danse ; Amazon repense son modèle. Éclatement de la bulle économique prévisible ou pas, nombreuses seront les séries à fleurir nos programmes télé ou nos suggestions algorithmiques.

Les séries sont devenues une valeur marchande. La nouvelle proie d’un capitalisme affamé toujours à la recherche d’un espace à conquérir. Une histoire d’offre et de demande. Une histoire de chiffres, entre supplice de Tantale et Gargantua. Une histoire de consommation altérée. Avant, on avait le direct hebdomadaire ; il faut aujourd’hui composer avec le replay, le binge watching, la SVOD. Avec la Peak TV, la sériephilie a évolué. Elle est devenue maîtresse de sa consommation, s’émancipant des axes télévisuels pour approcher l’idée d’un festin collectif sans limite de temps ou de durée. Le spectateur possède désormais le pouvoir. Alors, la production se décompose en niches. D’un art centralisé, on est passé à une constellation. On ne parle plus de téléviseur mais d’écran, vaisseau amiral façon Enterprise sillonnant une galaxie inconnue en quête de nouvelles rencontres.

 

Twin-Peaks-The-Return

 

2017, dessine-moi une série

Phénomène encore récent, notre vision de cette explosion de la production se trouve encore limitée. Nous subissons ce mouvement un peu chaotique, parvenant au fil de nos réactions, à y trouver du sens et mesurer son impact sur l’art lui-même. Cette année cependant, une interrogation s’est construite, dommage plus ou moins collatéral de la masse sérielle : qu’est-ce qu’une série en 2017 ?

Jamais la frontière entre séries et films n’a été aussi mince, voire brouillonne. Ce qui fait la série, série, et un film, film, est devenu flou, perturbant un manichéisme qu’on imaginait paradigme. On pense bien sûr à l’évènementielle saison 3 de TWIN PEAKS (ou TWIN PEAKS : THE RETURN comme il y a eu TWIN PEAKS : FIRE WALK WITH ME). Film de 18 heures ou série en 18 épisodes ? Lynch s’amuse avec la communication (« J’ai fait un film ») ; Les Cahiers du Cinéma place l’objet tout en haut de son classement de films ; le site Chaos Reigns en fait sa « palme Chaos » et on peut être sûr que l’œuvre de Lynch et Frost figurera dans de nombreux tops et bilan séries. TWIN PEAKS : THE RETURN devient une chose hybride, à mi-chemin entre le film et la série, consacrée comme expérience avant d’être attribuée à un médium. Avec TWIN PEAKS, se rejoue un peu la guerre des chapelles, d’un cinéma comme art tout puissant et de la série comme art dominant. Où chacun s’accapare la création de Frost et Lynch, en campant sur des positions bien pratiques : questionner la nature de THE RETURN permet une célébration cinéphile ; invoquer le pragmatisme d’une diffusion télévisée comme principe fondamental ferme la discussion.

Seulement TWIN PEAKS est l’arbre cachant la forêt d’un art sériel qui a douté de sa nature par d’autres façons. Comme une manière de réagir face à une concurrence de plus en plus nombreuse et sans merci, des séries ont fait de leur existence-même un événement. Des saisons en épi-phénomène qui frappent fort mais dont l’architecture en vase clos questionne leur pérennité. Par essence, une série évolue dans le temps, se dilue dans la longueur. Entre le retour en forme de l’anthologie (AMERICAN (CRIME) STORY, AMERICAN HORROR STORY, BLACK MIRROR, FARGO, EASY, ROOM 104) et des séries dont la perspective d’une seconde saison étonne (BIG LITTLE LIES, 13 REASONS WHY), quand elle n’est pas inutile et embarrassante (TOP OF THE LAKE : CHINA GIRL), les signes qui distinguent la série du film, voire l’épisode du film, se mélangent, s’annulent au point d’imaginer une hybridité un peu conflictuelle. Une évolution que l’on retrouve en France, notamment chez Arte, qui a fait de la minisérie en trois épisodes (et diffusés en une soirée), une habitude.

 

13-Reasons-Why

 

Quel avenir pour 13 REASONS WHY (Netflix) et BIG LITTLE LIES (HBO), deux séries dont les saisons ont constitué des boucles, refermant le récit en une résolution totale ? L’annonce d’une seconde saison laisse dubitatif tant elles n’ont jamais essayé d’ouvrir une fenêtre vers l’avenir et ont livré les clés de leur réussite. Est-ce que le format extrêmement réduit de trois épisodes (AURORE, KIM KONG sur Arte) relève encore de l’art sériel et non du film découpé ? La série n’est plus vue comme une pièce fragmentée que les épisodes essaient d’assembler mais comme un bloc, découpé au laser, aux bords bien nets. Une précision chirurgicale qui joue un peu à contresens avec l’idée que l’art sériel est par essence récurrent, redondant et qu’il s’invite chez nous de façon régulière pour une durée indéterminée. Toutes ces fictions semblent porter en elles l’idée d’une date d’expiration, rassurant un public apeuré par l’idée cruelle d’un récit amputé de sa conclusion. Cette incertitude où convergent art et industrie a constitué l’une des distinctions fondamentales d’une histoire en suspension permanente, tenue par la grâce d’un public régulier et la volonté des patrons de chaînes. Quand un livre nous promet un mot fin, quand un film nous destine à un générique en conclusion, les séries étaient ce territoire hostile et menaçant, se dirigeant vers l’inconnu.

 

Une télévision obsolète ?

Cette évolution vers des séries (ou saisons) événements, miniaturisées, éphémères, est une réponse face à la surproduction. Un sacrifice du temps, une façon de dompter le flux constant auquel nous sommes soumis. Une série balaye l’autre, un buzz chasse une autre effervescence. Une évolution nécessaire (?) quand des saisons nous arrivent en bloc ; quand sur les plannings, les séries s’accumulent. Seulement cette consécration pour des formules courtes risque-t-elle de rendre obsolètes les traditionnelles saisons d’une vingtaine d’épisodes (et diffusées à un rythme hebdomadaire) ? Certaines séries ont fait de la résistance. Débutée à l’automne 2016, THIS IS US (NBC) a ramené dans les foyers le drama familial, genre très classique de la télévision américaine. Cette rentrée, c’est THE GOOD DOCTOR (ABC) qui a créé la sensation, prenant la succession de DR HOUSE dans le formula show médical. Deux séries typiques des networks qui ont montré que l’horizon n’était pas aussi sombre sur les grandes chaînes nationales.

 

Good-Doctor

 

La multiplication des surfaces de diffusion (du téléviseur au smartphone) n’a pas seulement changé notre mode de consommation, elle a aussi modifié la nature des séries. De cette pluralité sont venues de nouvelles façons de raconter des histoires et comment les montrer. Tim Ives, directeur de la photo sur les deux saisons de STRANGER THINGS (Netflix), a rappelé que lui et les frère Duffer ont pensé à toutes les tailles d’écran quand ils ont réalisé leurs saisons. Studio 4 (France TV) ou Studio + (Canal +) investissent la websérie et imaginent des séries à emporter, compatibles avec les trajets en transport en commun (les épisodes durent 10 minutes en moyenne). T.A.N.K. ou LES ENGAGÉS se sont particulièrement distinguées, avec des idées fortes et une narration adaptée.

Ce mode ‘école buissonnière’ repense l’idée que la série repose sur une diffusion à un instant T et nuance la réflexion de l’objet d’une expression collective. On s’affranchit de modèles vieillissants (le programme télé) pour se pencher vers une liberté totale. Bien que la croissance exponentielle de la production a éclaté l’offre, on migre vers une hyper centralisation, où tout peut être disponible, n’importe où, n’importe quand. Le rendez-vous n’existe plus à l’échelle du programme, il se trouve sur les réseaux sociaux. Ce sont eux les nouveaux baromètres qui distribuent bons et mauvais points ou dictent le rythme. On y exprime son avis, on polémique ou on élabore ses théories. La dictature du salon où l’on se retrouvait pour voir l’épisode de la semaine a cédé sa place à une course despotique où l’on ne laisse plus rien infuser pourvu qu’on soit prééminent. Voir le premier, être en avance, combler son retard pour dominer l’information, maîtriser les spoilers. Comme une déformation du capitalisme qui imagine que le vide est un espace perdu, on cherche absolument à combler le temps entre deux épisodes ou deux saisons. Seulement ce hiatus imposé définit aussi l’art sériel tel qu’il se révèle. L’attente permet d’apprécier l’écoulement du temps, de laisser à la série cette respiration parfois nécessaire pour s’imprégner de son parfum. Et aucune série n’a encore exprimé de façon lucide et inspirée cette figuration d’un temps compressé où regarder une série en binge watching tiendrait de l’expérience.

 

Évolution critique

La Peak TV est une bulle qui n’attend que d’éclater. Entre temps, le paysage sériel évolue, la sériephilie mute ; quelle place pour la critique aujourd’hui ? Elle aussi doit s’adapter à de nouveaux paradigmes, faire face à de nouveaux principes. Qu’attendre d’une critique aujourd’hui à l’ère des réseaux sociaux ou d’une croissance si imposante qu’il est impossible de tout couvrir en temps et en heure ? Son expertise fait-elle encore autorité ?

Si les séries, pour exister, ont privatisé des niches, la critique ne doit-elle pas se diriger à son tour vers une spécialisation ? Seulement quand le cinéma s’est répartie en genre (le fantastique, science-fiction, action, polar d’un côté, le cinéma d’auteur de l’autre et au milieu un traitement plus général), voire en école (Positif ou Les Cahiers du Cinéma), quelle répartition pour une critique sériephile ? Par genre ? Par diffuseur ? Difficile d’avoir une vue d’ensemble quand il y autant de territoires à couvrir mais risque d’une vision amputée quand il faut mettre volontairement de côté une partie de la production. Seulement l’art sériel est arrivé à un niveau d’industrialisation où un panorama complet n’est plus possible, mais surtout moins pertinent. Avec le nombre croissant de la production, c’est un paysage éclaté qui se présente et qu’il ne faut pas nécessairement cherché à compacter.

C’est encore une histoire de temps et d’une énergie passée à le rattraper. C’est aussi une question d’économie qui vous oblige à être les premiers. Peut-être faut-il créer une chronologie parallèle, que redonner de l’espace et du sens aux notions de saisons et d’épisodes passe par la logique d’une critique décalée. Croire que l’on peut s’attarder, prendre son temps pour une vision déambulatoire, flâneuse, à contre-temps. Imaginer une autre façon de critiquer, différente des modèles du cinéma ou du livre, soumis aux sorties ou aux événements. Rappeler combien accompagner des oeuvres en progression nous invite, non pas à la prudence mais au contraire, à penser notre avis comme un objet fragile, libre de changer. Réaffirmer notre droit à l’erreur ou au changement d’avis puisque la critique peut être spéculative.

 

Halt-Catch-Fire

 

Il est aujourd’hui impossible de tout traiter mais seulement une poignée de séries concentre l’exposition médiatique. Pour un GAME OF THRONES qui accapare l’attention, combien de HALT & CATCH FIRE à l’existence muette ? Il faut qu’une série soit un succès important (et surprise) pour que l’on parle à nouveau des networks. Cette soumission au buzz associée à une Peak TV indocile, uniformise le paysage critique. Un comble face à une évolution qui n’a pas seulement enrichi en nombre l’art sériel mais lui a offert une pluralité magnifique.

 

Fenêtre sur le monde

 

One-Day-At-A-Time

 

Si l’industrie sérielle fait encore régner un modèle darwiniste, la production imposée par la Peak TV a néanmoins permis à des séries confidentielles d’exister et à peindre un monde plus authentique sinon plus raccord avec notre société. De séries constats en modèles hypothétiques, une dimension politique s’est distinguée, notamment dans la représentation des femmes, l’un des grands sujets de cette année. Entre une prise de conscience générale (le mouvement croissant du féminisme) et des révélations sordides (les retombées de l’affaire Weinstein), les femmes sont devenues un sujet central à la portée universelle et agissant sur tout le spectre de la fiction télévisée. THE HANDMAID’S TALE peint un monde où les femmes fertiles sont réduites à l’esclavage. Dépossédées de leur corps, elles deviennent des mères porteuses, subissant des viols mensuels jusqu’à ce qu’elles tombent enceintes. Une vision horrifiante dans une Amérique obscurantiste et finalement pas si éloignée de notre présent. De façon plus légère, ONE DAY AT A TIME use de la comédie, dans une formule très traditionnelle (la sitcom multi-caméra), pour faire passer son message féministe sur l’évolution des mentalités. I LOVE DICK aborde, dans une lecture très universitaire, la libération du plaisir féminin en ouvrant la géométrie du couple à une troisième dimension. TRANSPARENT ou ORANGE IS THE NEW BLACK continuent leurs travaux nécessaires sur la représentation des identités sexuelles. BIG LITTLE LIES dépeint la toxicité du patriarcat, 13 REASONS WHY, l’immoralité d’une adolescence américaine. THE DEUCE fouille dans le passé (le New York des années 70) pour montrer l’instrumentalisation du corps féminin dans le milieu de la prostitution ou de la pornographie. On pourrait citer également dans des genres, des tons, des registres différents THE BOLD TYPE, GLOW, SWEET/VICIOUS, CRAZY EX-GIRLFRIEND, TOP OF THE LAKE : CHINA GIRL, BROADCHURCH, DOCTOR FOSTER… Autant de séries (liste non exhaustive) qui ont décidé de se libérer des modèles traditionnels pour imaginer une représentation du monde plus juste et équitable.

 

Engrenages

 

Sur le bon chemin

Cela fait quelques années maintenant que les discours sur la production hexagonale se teintent d’espoir. Un cap est en train d’être franchi. Nous ne pouvons toujours pas nous mesurer aux Américains, ni même aux Anglais mais cette année marque par un nouveau dynamisme, qui entend nous présenter des secondes saisons sans avoir à attendre trop longtemps. Bien sûr, trois années séparent encore deux saisons d’ENGRENAGES (Canal +), deux des TÉMOINS (France 2) ou trois à nouveau pour 3XMANON et MANON 20 ANS (Arte) – cette dernière joue avec cet espace, lui donne du sens. Mais les bons élèves sont plus nombreux et en forme. DIX POUR CENT (France 2), LE BUREAU DES LÉGENDES (Canal +), LES GRANDS (OCS), PROFILAGE (TF1), UN VILLAGE FRANÇAIS (France 3), CAPITAINE MARLEAU (France 3) affichent une salutaire régularité sur les écrans français.

Nous avons également pu voir un champ d’action plus vaste. Nombreux étaient les territoires à conquérir et nous assistons à un bel éveil sur des fronts peu communs : le teen show des GRANDS, la science-fiction vintage de MISSION (OCS), la comédie dramatique de DIX POUR CENT, l’ambitieuse fresque historique d’UN VILLAGE FRANÇAIS (qui tirait sa révérence après sept saisons), l’espionnage du BUREAU DES LÉGENDES, le policier décalé de CAPITAINE MARLEAU (très beau succès pour cette gendarme atypique). On a même pu voir des tentatives de satire politique (le raté ALPHONSE PRÉSIDENT sur OCS) ou de comédie enfumée (le désolant HOLLY WEED, également sur OCS).

 

Missions

 

La chaîne d’Orange devient un vrai incubateur pour des fictions audacieuses sur un format d’une vingtaine de minutes peu courant à la télévision française. Elle doit composer avec son taux d’échec mais démontre une volonté de bousculer les lignes, s’écartant du traditionnel polar, pour les friches de la comédie ou du genre. La première saison de MISSIONS est une petite merveille, récompensée du prix de l’innovation au festival Séries Mania et jouant astucieusement de ses moyens limités pour évoquer la nostalgie des grands récits de science-fiction des années 50/60, associée à une narration très moderne. Le résultat est un bijou, ambitieux et volontaire.

Peut-on mesurer la santé d’une production à la présence des festivals consacrés aux séries ? Ce fut l’un des grands raouts d’une année qui a vu ses modèles toucher à leur fin. Exit Séries Mania à Paris et bienvenue au futur Festival International Séries Mania Lille Haut-de-France. Un nouvelle qui a provoqué émoi et inquiétude (la santé de l’édition parisienne affichait une incroyable croissance), tout spécialement quand la Croisette annonçait fièrement accueillir à son tour un festival : Cannes Séries. La guerre semble déclarée et pas sûr que les séries en sortent gagnantes. 2018 restera néanmoins une année importante pour la célébration de l’art sériel à travers des manifestations d’envergure (n’oublions pas La Rochelle au tableau).

 

GOT

 

Et pour 2018 ?

Il est difficile, voire impossible, de prédire une quelconque évolution dans ce paysage en mutation. De son économie à ses modes de diffusion en passant par les différents outils disponibles pour les auteurs, l’évolution de l’art sériel n’est pas à un stade charnière mais plutôt à la recherche de repères, de stabilité. 2018 sera peut-être une année de transition, d’observation, attendant de voir si les nouveaux acteurs (Apple, Facebook, voire Amazon) vont modifier les équilibres. Entre le rachat de la Fox par Disney, qui entend opposer un concurrent de poids face à Netflix (notamment sur le marché européen), l’investissement colossal d’Apple dans la production, la volonté de Facebook d’entrer dans le marché et Amazon qui s’offre une série adaptée du « Seigneur des Anneaux », on ne sait plus trop sur quel pied danser. On pouvait penser que tout 2018 allait célébrer la conclusion de GAME OF THRONES mais HBO l’a retardée d’une année et il faudra attendre 2019 pour voir la fin du phénomène (avant d’en reprendre pour un tour avec d’éventuels spin-off).

Les Cassandre de la paupérisation de la création artistique peuvent néanmoins ravaler leurs augures alarmistes, la vitalité de l’art sériel ne peut être remis en cause. Il y aura toujours des phénomènes, des accidents, des surprises, des trésors bien cachés, des modes que l’on consacre, des modèles que l’on casse, des séries innovantes et précurseures, des classiques que l’on revisite, une tradition qu’on exploite, des œuvres opportunistes, d’autres révérencieuses, des iconoclastes, des studieuses, des curiosités, des bonnes élèves, des cancres ou des insolentes, des séries nécessaires ou dispensables, récréatives ou qui poussent à la réflexion, des oeuvres qui parlent du monde, passé, présent ou futur, des séries qui parlent des gens, des genres ou des identités, des séries qui nous feront rire, pleurer ou les deux à la fois, qui nous excéderont, qui nous soulageront, qui nous renverront à nos propres existences ou nous challengeront. Parce que les séries demeurent le miroir de nos vies, disait Martin Winckler.

 

 

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