BAJIRAO MASTANI : chronique

25-07-2018 - 10:04 - Par

BAJIRAO MASTANI : chronique

Un blockbuster indien débarque cet été et ses scènes de combats comme ses scènes romantiques sont absolument spectaculaires.

 

Bajirao (Ranveer Singh), nouveau Peshwa de l’Empire marathe, heureux en amour, est un guerrier hors pair. Lorsque les Rajpoutes lui demandent de l’aide, il tombe amoureux de la princesse Mastani (Deepika Padukone), elle aussi habile combattante. Mais un malentendu sur les coutumes locales mène Mastani à penser que Bajirao doit l’épouser. Or le Peshwa est déjà marié à Kashi Bai (Priyanka Chopra). Comment mener de front ce combat pour l’amour quand en parallèle, il doit régler leur compte aux ennemis moghols ? C’est vrai, c’est vrai… on parle peu de la charge mentale masculine mais Bajirao est l’exemple type de ces hommes bien trop demandés qui ne peuvent pas être partout, à la fois dans le lit et sur le champ de bataille! Il faut évidemment apprécier BAJIRAO MASTANI pour la plongée historique et culturelle qu’il propose, car en plus d’être drôlement viriliste (Ranveer Singh est un troublant sosie de Zlatan), il est aussi méchamment féministe. Derrière l’héroïsme de Bajirao, ce sont deux sacrées femmes, aussi belles qu’intraitables, qui tirent les ficelles, malgré un statut fragilisé par la politique et les coutumes. Plus pertinent encore, nous voilà face à un film qui sépare les êtres qui s’aiment sur des bases religieuses et prédit le chaos après l’intolérance. On peut savourer BAJIRAO MASTANI pour ses airs de conte intemporel, de récit ancestral, comme on peut l’admirer pour son spectacle total. Doté d’un budget de 18 millions d’euros – c’est l’un des longs-métrages les plus chers que l’Inde ait produit –, BAJIRAO MASTANI est un ravissement formel. On connaît cette industrie pour ses décors et ses costumes extraordinaires, son goût pour la démesure. Ici, on atteint des sommets esthétiques, tant par ses couleurs flamboyantes que par ses dimensions hors norme ou l’inventivité de ses chorégraphies. Plusieurs danses ponctuent le récit, dont une, menée par Ranveer Singh et chorégraphiée par Ganesh Acharya, déployant une énergie, une élégance et une allure totalement grisantes – le morceau « Malhari » vous restera très longtemps en tête. Une autre, opposant avec malice Deepika Padukone et Priyanka Chopra, émerveille par ses gestes millimétrés et la lumière qui émane des deux comédiennes. Aux commandes, et ça n’étonnera personne, on retrouve Sanjay Leela Bhansali, réalisateur de DEVDAS, présenté à Cannes en 2002, meilleur ambassadeur du cinéma bollywoodien à l’étranger dont le savoir faire n’a rien à envier aux artisans hollywoodiens. Avec ce qui semble être une insolente facilité, il met en scène l’un des meilleurs blockbusters indiens récents. Du cinéma colossal.

De Sanjay Leela Bhansali. Avec Ranveer Singh, Deepika Padukone, Priyanka Chopra. Inde. 2h38. Sortie le 25 juillet

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