LA GRANDE AVENTURE LEGO 2 : chronique

19-02-2019 - 11:48 - Par

LA GRANDE AVENTURE LEGO 2 : chronique

LA GRANDE AVENTURE LEGO alliait divertissement et propos. Cette suite, bien plus familiale, manque de mordant mais reste un spectacle plutôt rigolo.

 

On dit que la foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit. C’est ce que tend à prouver LA GRANDE AVENTURE LEGO 2, nouvelle animation estampillée Phil Lord et Chris Miller, qui abandonnent cette fois la réalisation – elle est assurée par Mike Mitchell, connu notamment pour SHREK 4 et LES TROLLS – pour n’assurer que l’écriture et la production. Le souci principal de ce deuxième volet vient sans doute en premier lieu de l’industrialisation de la licence Lego au sein du Warner Animation Group. Après LA GRANDE AVENTURE LEGO ont en effet suivi LEGO BATMAN puis LEGO NINJAGO, tous deux nettement moins marquants, opérant ainsi une sorte de normalisation de la marque et un affaiblissement notable de l’effet de surprise. LA GRANDE AVENTURE LEGO 2 reproduit quasiment à l’identique la formule du premier volet – un mix méta animation / live action – sans ne jamais essayer de la contester ou de la renouveler et surtout, sans avoir le même mordant et la même irrévérence. Bien sûr, LA GRANDE AVENTURE LEGO 2 se risque à quelques saillies critiques, ironisant par exemple sur la nature obligatoirement plus sombre d’une suite et assimilant la culture pop à un cheval de Troie de l’uniformisation des goûts. Mais ces charges apparaissent tantôt forcées tantôt fades en comparaison de la puissance du propos de LA GRANDE AVENTURE LEGO, qui piratait les célèbres briques danoises pour exhorter les enfants à ne jamais sacrifier leur imagination sur l’autel des marques, des licences et du marketing. En dépit du caractère de sales gosses de Lord & Miller, LA GRANDE AVENTURE LEGO 2 peine donc à lutter – ou à se moquer pleinement – de sa nature de vaisseau-mère d’une franchise cinéma aux enjeux économiques énormes. Alors Lord & Miller, conscients de leur incapacité ou de l’impossibilité de retrouver la même causticité, embrassent au moins avec envi le positionnement, beaucoup plus familial, de cette suite. Davantage centré sur les passages du monde fictif à la réalité, LA GRANDE AVENTURE LEGO 2 tente néanmoins de réfléchir à la toxique violence des jeux de garçons mais ne fait qu’effleurer le sujet – on aurait adoré voir Lord et Miller aborder frontalement les problématiques de « genrage » des jouets, par exemple. Tout ce qui faisait le sel et la singularité de LA GRANDE AVENTURE LEGO a beau s’évaporer, le film reste pourtant de plutôt bonne tenue, si tant est que l’on ne cherche pas plus qu’un amusement insouciant et éphémère. Débordant de petites trouvailles psychédéliques ou iconoclastes, de gags idiots le plus souvent très drôles (les raptors), le film aligne aussi quelques jolis moments de bravoure et se révèle plutôt spectaculaire et inventif dans ses envies de divertissement. Il lorgne notamment davantage sur le musical et propose des chansons indéniablement efficaces. Cette générosité, sans transcender la nature de pur divertissement familial du film, lui permet au moins d’être un bon moment.

De Mike Mitchell. Avec les voix originales de Chris Pratt, Elizabeth Banks, Tiffany Haddish. États-Unis. 1h48. Sortie le 20 février

3Etoiles

 

 

 

 

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