Annecy 2019 : LES ENFANTS DE LA MER / Critique

Le long-métrage d’Ayumu Watanabe nous emmène dans les mystères des océans et de la création en rebattant les cartes de la notion de famille. Attention, feu d’artifice. 

 

Wow. C’est peu ou prou la réaction du spectateur émerveillé par les somptueuses scènes sous-marines des ENFANTS DE LA MER. Des milliers de couleurs, du scintillement et de la fluidité, Ayumu Watanabe nous en met littéralement plein la vue dans ce festival marin enchanteur. Tout commence pourtant au bord de la mer, dans une ville côtière au début des vacances d’été où Ruka, une jeune fille un peu en colère contre elle-même et le reste du monde, rencontre Umi. Garçon enjoué et enthousiaste, il a aussi un passé tout à fait étonnant : son frère et lui ont été élevés dans l’océan par une famille de dugongs. Si tout commençait comme une chronique un peu classique, le mystère et l’incroyable débarquent dès les premières vingt minutes pour ne plus jamais s’en aller, le film prenant constamment virages et tournants inattendus pour une odyssée visuelle et spirituelle. Mais en plus d’être une explosion graphique, et un film au discours écologique sous-jacent, LES ENFANTS DE LA MER est aussi une jolie réflexion autour de l’idée de la famille. Le père de Ruka ne vit plus avec sa femme et sa fille, ces deux dernières peinent à s’entendre et Umi et Sora sont deux frères, pas de sang, unis par leur éducation aquatique. Ayumu Watanabe offre ainsi plusieurs définitions des liens qui unissent les membres d’une famille et comment celle-ci peut sans arrêt croître, se développer et se transformer. Le tout en entourant son film d’une ambiance de mystère autour de la création qui rappelle la nécessaire symbiose entre tous les êtres. Un programme chargé, conté pourtant avec une simplicité et une poésie redoutables.

De Ayumu Watanabe. Avec les voix de  Mana Ashida, Win Morisaki. Japon. 1h50. Sortie le 10 juillet