ABOMINABLE : chronique

23-10-2019 - 10:23 - Par

ABOMINABLE : chronique

DreamWorks revient avec un film d’animation sur une amitié improbable, cette fois entre un Yéti et une ado. Une impression de déjà vu mais sans goût de réchauffé.

 

ABOMINABLE, c’est un peu le film des premières fois. Jill Culton est ainsi la première femme réalisatrice à la tête d’un long-métrage d’animation de cette ampleur, dont elle est seule scénariste. Elle est entourée par deux autres femmes, Suzanne Buirgy de DreamWorks et Peilin Chou de Pearl Studio à la production. Le film est aussi la première coproduction de ces deux studios, le second, chinois, étant d’ailleurs la version émancipée de l’ancienne joint-venture Oriental DreamWorks. Et pour Yi et Everest, les héros de cette histoire, c’est aussi la première fois qu’ils sont amenés à sortir de leurs lieux de naissance, Shanghai pour elle et l’Himalaya pour lui. Mais ces premiers pas collectifs n’ont rien de tremblants. Ils s’inscrivent dans une lignée assez claire qui pourrait aller de E.T. à DRAGONS en passant par le récent MIA ET LE LION BLANC. Et si ABOMINABLE ne brille donc pas par son originalité en matière de narration, il se distingue par quelques fulgurances marquantes. On y suit Yi, une adolescente plutôt indépendante, en particulier depuis la disparition de son père. Triste mais incapable de faire face à sa peine, elle éprouve des difficultés à se connecter à sa famille, obsédée par l’idée de réunir l’argent nécessaire pour réaliser le voyage que son papa lui avait promis. Mais ça, c’était avant qu’un Yéti ne débarque sur le toit de son immeuble. Accompagnée, un peu malgré elle, par Jin et Peng, deux voisins et amis, Yi va tenter de ramener Everest, comme a été baptisée la créature aux grands yeux bleus, chez lui. Pour ça, ils devront traverser la Chine et échapper à un explorateur richissime et une zoologiste qui vont tout faire pour mettre la main sur le gentil abominable homme des neiges. ABOMINABLE, ce n’est pas un mais des voyages initiatiques. Il sera ainsi donné à tous les personnages, à l’exception d’Everest qui est en quelque sorte le guide spirituel de la troupe, l’occasion de réfléchir et d’évoluer. Certains prendront ce chemin, d’autres pas. Et dans le cas de Yi, cette traversée est aussi une façon de passer les différentes étapes du deuil qu’elle refusait de faire jusqu’à présent. Cette thématique, assez difficile, est traitée avec une réelle délicatesse par Jill Culton. Elle culmine ainsi sur une séquence, un peu poussive certes, mêlant Coldplay, violon et floraison spontanée, les performances visuelles étant sûrement le point fort du film avec, notamment, une séquence de surf jouissive sur un champs de fleurs. Avec ses personnages bien troussés et malgré une animation un peu lisse, ABOMINABLE plante bien son piolet là où ça fait pleurer.

De Jill Culton. Avec les voix de Chloe Bennet, Sarah Paulson. États-Unis. 1h37. Sortie le 23 novembre

3Etoiles

 

 

 

 

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