UNDERWATER : chronique

08-01-2020 - 07:38 - Par

UNDERWATER : chronique

Un survival sous-marin aussi réussi techniquement que vide émotionnellement.

 

Suite à l’explosion de leur plate-forme, une équipe de foreurs sous-marins se retrouve emprisonnée à onze kilomètres de profondeur. Isolés et sans aucun moyen de communication vers l’extérieur, ils vont devoir rejoindre « à pied » la station la plus proche. Explorant un territoire inconnu de l’homme jusque-là, ils vont rapidement découvrir qu’ils ne sont pas seuls… Remarqué avec l’ambitieux THE SIGNAL, William Eubank signe ici son premier film de studio, comptant bien apposer sa griffe sur un sous-genre, le film d’horreur sous-marin, qui a connu ses heures de gloire dans les années 80/90 avec des titres comme M.A.L. ou UN CRI DANS L’OCÉAN, avant de sombrer dans l’oubli. Une intention somme toute louable qu’Eubank pirate rapidement. À l’image des nombreuses références (d’ALIEN à GRAVITY en passant par THE DESCENT) qu’il se contente de citer tel un élève bien consciencieux, le cinéaste reprend avec application les codes du genre sans toutefois réellement les comprendre. Occultant totalement les sentiments d’étouffement, d’isolement, voire de folie, que peut susciter son impressionnant décor filmé comme une attraction de parc à thèmes, UNDERWATER oublie également toute impression de danger, et ce en dépit d’un bestiaire qui n’est pas sans rappeler les aliens vindicatifs de la saga vidéoludique « Gears of War ». Comme il l’avait fait sur THE SIGNAL, le Eubank se sert du genre comme prétexte à une belle démonstration technique, certes efficace (certaines séquences sont très belles), mais dénuée d’enjeux dramatiques forts. La faute à des personnages creux, sortes de pantins désarticulés auxquels on aurait artificiellement greffé des affects pour mieux servir une démonstration grossièrement amenée. Car en dépit de ses apparences, UNDERWATER n’est pas tant un film de monstres sous-marins qu’une odyssée intime se servant de ses méchantes bébêtes comme métaphores du deuil. L’océan comme miroir des sentiments humains ? Une belle idée que James Cameron avait déjà explorée en beaucoup mieux dans ABYSS et qui aurait pu être toute aussi intéressante ici, si Eubank avait passé davantage de temps à dessiner ses personnages.

De William Eubank. Avec Kristen Stewart, Vincent Cassel, TJ Miller. États-Unis. 1h35. Sortie le 8 janvier

2Etoiles

 

 

 

 

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