LIL’ BUCK REAL SWAN : chronique

11-08-2020 - 08:57 - Par

LIL’ BUCK REAL SWAN : chronique

Passé par le Champs-Élysées Film Festival en 2019, ce documentaire met en lumière une personnalité fascinante de la danse.

 

Le documentariste Louis Wallecan ne se contente pas des témoignages face caméra, des images d’archives et des moments captés sur le vif pour raconter Lil’ Buck : il met en scène son sujet, grand personnage du monde contemporain, avec un véritable goût de l’image et une faim d’Americana. Mais qui est donc Lil’Buck et pourquoi cristallise-t-il son époque ? Né à Chicago, élevé à Memphis, ce jeune garçon se fascine pour le Jookin, évolution naturelle du Gangsta Walk, danse hip-hop née fin 80 sur le circuit endiablé du Crystal Palace, une piste de rollers. Lil’Buck a une obsession : tenir sur les pointes, assouplir ses chevilles pour amener le Jookin à un niveau supérieur. Il deviendra le lien entre la danse urbaine et la danse classique, lui qui va épuiser son corps au ballet. LIL’ BUCK REAL SWAN puise sa pertinence de son personnage qui déjoue tout déterminisme et explose les carcans. Quand le danseur accède à la notoriété, qu’il s’empare de Los Angeles pour vivre de son don, que Benjamin Millepied loue son talent visionnaire ou qu’il accompagne le violoncelliste prodige Yo Yo Ma, le documentaire perd étrangement en force. Mais comme Lil’ Buck, le film revient toujours au bitume de Memphis, là où la danse permet à toute une jeunesse de se réapproprier l’espace, ce territoire segmenté et ségrégué qu’est l’Amérique. Il y a des existences qui ont du sens et celle de ce danseur a une puissance politique inouïe.

De Louis Wallecan. Documentaire. France / États-Unis. 1h25. Sortie le 12 août

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